Marine Le Pen envisage d'en appeler à la justice pour que le Front national ne puisse plus être qualifié de "parti d'extrême-droite"

Publié à 08h32, le 03 octobre 2013 , Modifié à 10h31, le 03 octobre 2013

Marine Le Pen envisage d'en appeler à la justice pour que le Front national ne puisse plus être qualifié de "parti d'extrême-droite"
Marine Le Pen sur RTL le 3 octobre 2013 (image RTL)

GUERRE SÉMANTIQUE - La dédiabolisation du FN passe par une guerre des mots. Et notamment par le refus systématique de ses dirigeants d'être qualifié de parti "d'extrême droite". Marine Le Pen a laissé entendre le 2 octobre devant des journalistes et analystes d'opinion réunis à L'Express  qu'elle attaquerait en justice toute personne, et surtout tout journaliste, qui utiliserait ce terme. Ce jeudi, au micro de RTL, elle précise sa pensée.

Alors que Jean-Michel Aphatie lui demande s'il sera poursuivi s'il parle du FN comme d'un parti d'extrême-droite, la présidente frontiste lui répond :

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Je vais envisager de demander à la justice de considérer qu’il s’agit d’un terme péjoratif volontairement utilisé pour nuire au Front national et donc rompre l’impartialité à laquelle vous devriez être tenu.

"

Car pour Marine Le Pen, parler d'extrême-droite est une preuve de partialité journalistique :

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Si vous êtes impartial, le ministère de l’Intérieur a une nomenclature pour les partis politiques en matière électorale : Parti socialiste, UMP, Front national ... ET extrême-droite.

"

Pour résumer sa nouvelle fronde, Marine Le Pen a préparé une formule :

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Je pense qu’affubler le Front national de ce terme volontairement péjoratif d’extrême-droite est une faute déontologique de la part des journalistes, un acte de militantisme et une bavure intellectuelle.

"

Et alors que le journaliste lui fait remarquer que les origines du Front national sont à chercher du côté de l'extrême-droite, la fille de son fondateur dément d'un "mais absolument pas Monsieur Aphatie, absolument pas !".

Interrogé sur cette terminologie sur BFMTV le même jour, Harlem Désir a dénoncé une stratégie du FN visant à "brouiller les frontières entre les formations politiques" :

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Ils le sont [à l'extrême-droite, ndlr], c’est une évidence. (...)

C'est un parti héritier de l’extrême-droite classique antirépublicaine.

"

[Edit 9h00 avec ajout des citations de Harlem Désir] 

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