Copé, Mélenchon, Bertrand, Collomb, Le Maire : le multiplex politique du dimanche

Publié à 17h53, le 17 mars 2013 , Modifié à 21h37, le 17 mars 2013

Copé, Mélenchon, Bertrand, Collomb, Le Maire : le multiplex politique du dimanche
(Montage)

#MULTIPLEXPOLITIQUE– L'opposition était sur les plateaux et dans les studios ce dimanche soir.

A droite, tout d'abord, avec Xavier Bertrand et Bruno Le Maire, respectivement sur BFM TV et RTL. A gauche, ensuite, avec Jean-Luc Mélenchon qui est interrogé sur France 5. Puis Gérard Collomb, voix dissonante au Parti socialiste, est l'invité de France Inter. 

Jean-François Copé était lui invité du JT de TF1 à partir de 20 heures. 

Au programme : l'intervention française au Mali, la situation de Chypre, l'actualité économique et sociale, le débat sur la refondation de l'école et la perspective des municipales.

Comme chaque dimanche, le Lab vous raconte en direct ces rendez-vous politiques. 

>> Jean-Luc Mélenchon, France 5. 

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> La prophétie

Pour Jean-Luc Mélenchon, l'Europe va à la catastrophe. "Droit dans le mur," dit il.

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L'Europe est en train de basculer, nous allons à la catastrophe.

(...)

Si on ne revient pas sur l'austérité en Europe, on court à la catastrophe. La perspective du Parti de gauche est que l'Europe ne bascule pas dans la catastrophe.

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> La comparaison avec Chavez

Face à un article de Libération titré Melenchavez, sur l'influence du dirigeant du Venezuela, sur les idées de Jean-Luc Mélenchon. Une titraille que le patron du Parti de gauche écarte avec sa vision personnelle du quotidien : 

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Ca c'est le style Libé, c'est pouet pouet la rirette, à toutes les pages des titres rigolos. 

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L'ancien candidat à l'élection présidentielle admet une inspiration de Chavez, "mais avec des nuances". "Quelle est l'oeuvre humaine qui ne contient pas sa part d'ombre et de lumière ?", déclare-t-il. 

> L'extrême droite

Pour Jean-Luc Mélenchon, aujourd'hui, "les arabes sont la figure du juif d'avant guerre", explique-t-il en dénonçant la stigmatisant de l'extrême droite contre les étrangers : 

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Vous avez des gens qui viennent et qui vous disent "voyez depuis le temps qu'on vous dit que les arabes sont un problème."

Alors on se jette sur le voisin, en général l'arabe, puisqu'aujourd'hui, les arabes sont la figure du juif d'avant guerre. Parfois on fait les deux en même temps, et comme ça tout est parfait. Ca, c'est ce que fait l'extrême droite. Nous, nous devons choisir notre chemin, qui est un chemin de lumière, d'espoir pour tous. 

"

> Sa relation avec Hollande

L'ancien candidat à l'élection présidentielle estime que "François Hollande ne sait pas assumer un rapport de force". Sauf avec lui : 

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"A part avec moi, en me méprisant. Il me méprise toujours mais je le lui rends bien". 

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> Le remix

Jean-Luc Mélenchon revisite à sa manière une phrase culture du révolutionnaire mexicain Emiliano Zapata. "Mieux vaut mourir debout que de vivre à genoux", disait cet acteur de la révolution au Mexique et référence de la gauche sud-américaine. 

La version française de Jean-Luc Mélenchon, qui invite à la lutte : 

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Mieux vaut mille fois se battre que de mourir en silence. 

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> L'attaque aux banques sur Chypre

"Bienvenue en enfer les chypriotes", lance Jean-Luc Mélenchon au sujet de la crise à Chypre. Avec un constat simple : la faute revient aux banquiers, accusés d'avoir plongé l'île dans la situation actuelle. 

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Ce sont les banques qui ont ruiné Chypre. Ils sont devenus la machine à nettoyer l'argent sale de l'Europe, mais ils vont être sauvés. Sauvés par l'Europe.

(...)

Il va arriver malheur sur malheur aux Chypriotes comme ce qui est arrivé à la Grèce.

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> Le pape 

Jean-Luc Mélenchon a exprimé, comme il l'avait déjà fait auparavant, un avis critique sur le pape. Prenant la précaution de préciser qu'il "voulait parler du pape, de la personne, et non pas de la religion". Il estime qu'il a été silencieux avec la dictature argentine : 

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Je ne suis pas d'accord avec l'idée de passer par dessus le fait que cet homme n'a pas eu le comportement qu'il a du avoir sous la dictature. Personne ne pouvait dire qu'il ne savait pas, 30.000 personnes ont été tuées.

Avec ce pape, c'est la première fois qu'on a affaire à un pape qui s'est engagé avec la droite dans son pays. 

Trop gentils avec les dictateurs, trop méchants avec les curés de gauche, peut faire mieux. 

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>> Gérard Collomb, France Inter. 

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> Le "socialisme de l'offre"

RIP le keynésianisme. Gérard Collomb estime qu'il n'est plus bon de mener une politique de relance en creusant le déficit. Une position qui tranche avec les idées traditionnelles du Parti socialiste. 

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Nous sommes devant une difficulté importante, relancer nos entreprises sans creuser notre déficit. Je ne suis pas social-libéral, je ne suis pas non plus social-démocrate, je suis social-réformiste. Essayer d'inventer ce que sera le monde de demain, dans une économie ouverte, mais avec des articulations entre le public et le privé. 

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Plutôt qu'influencé par Keynes, Gérard Collomb admet être inspiré par Joseph Schumpeter et sa "destruction créatrice". 

> Le coucou à Peillon 

Non, Gérard Collomb ne mettra pas en oeuvre la réforme des rythmes scolaires dès 2013, comme le souhaiterait le ministre de l'Education nationale. Pour la ville de Lyon, la réforme sera mise en application à partir de l'année prochaine, comme le permet le décret de Vincent Peillon. 

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Nous n'allons pas mettre en oeuvre la réforme des rythmes scolaires en 2013.

(...)

Cette réforme, c'est 9 millions d'euros.

"

> La gestion du temps

François Hollande devrait dans la deuxième quinzaine de mars faire une intervention télévisée pour expliquer ses mesures. Une bonne chose selon Gérard Collomb qui l'invite à agir et qui considère qu'il a redécouvert la gestion du temps politique sous le quinquennat : 

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François Hollande a redécouvert le temps. Un quinquennat on peut croire que c'est long, mais le temps passe très vite. Je pense qu'il faut agir, qu'il aille jusqu'au bout de sa pensée.  

"

  

> Le mariage pour tous 

Gérard Collomb n'a jamais été un grand défenseur du projet de loi du gouvernement. "Je voterai le texte", glisse-t-il sur France Inter, mais tempère en disant qu'il "n'aurait pas mis ça en priorité". 

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J'ai toujours dit que j'étais relativement réservé sur cette question là, je le maintiens aujourd'hui. 

(...) 

Je crois que la réalité est très complexe. Ce sont des questions sur lesquelles je m'interroge. 

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>> Xavier Bertrand, BFM TV. 

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> L'intervention au Mali

Xavier Bertrand ne souhaite pas polémiquer sur l'intervention française au Mali. "J'ai un principe: quand nos soldats sont au front, on n'ouvre pas de front politique", lance-t-il à Olivier Mazerolle. 

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J'ai toujours soutenu cette opération, je continue à le faire. 

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Ainsi, l'ancien ministre se démarque de Nicolas Sarkozy au sujet de critique de l'intervention française au Mali, rapportée dans Valeurs Actuelles. L'ancien chef de l'Etat considérait qu'elle revenait à "soutenir des putschistes et tenter de contrôler un territoire trois fois grand comme la France avec 4.000 hommes". 

> Les ordonnances 

Pour Xavier Bertrand, François Hollande "n'assume pas le choix des ordonnances". Sur le principe, l'ancien ministre n'a pas de problème avec les ordonnances, s'il s'agit de "sujets d'urgence". "On est même prêts à suivre", dit-il, ajoutant que "là, ça n'est pas à la hauteur". 

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Il ne l'a même pas dit lui même. On l'apprend par la bande, on a un président de la République qui n'assume pas ses choix. Il faut qu'on l'apprenne par Monsieur Rebsamen, ça n'est pas sérieux. 

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> Les primaires UMP

Xavier Bertrand s'est montré favorable aux primaires ouvertes à droite pour les élections. L'ancien secrétaire général de l'UMP souhaite que ce processus soit appliqué dans toutes les villes de France de plus de 100.000 habitants : 

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Je crois aux primaires ouvertes, il en faut dans toutes les villes de plus de 100 000 habitants

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> La place de Nicolas Sarkozy 

Xavier Bertrand est candidat depuis plusieurs mois à l'investiture à droite pour la prochaine élection présidentielle, mais estime, contrairement à François Fillon, que la personnalité de Nicolas Sarkozy n'est pas à mettre au même niveau que celles d'éventuels prétendants à l'investiture. 

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Personnes n'est à son niveau, pour la simple raison que Nicolas Sarkozy a assumé pendant cinq ans la charge suprême de président de la République. 

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> Les retraites

Ancien ministre du Travail, Xavier Bertrand estime qu'il faut conserver le système de retraite par répartition, mais préparer un système par capitalisation. Car dans le cas contraire, "cela ne permettra pas de pyaer les futures retraites", estime-t-il. Pour lui, le secteur privé comme public doivent traités de la même manière :

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Il faut mettre au même niveau le public et le privé. Ce qui vient de se passer sur les retraites complémentaires ne touche que le privé.

Si ça n'est pas le cas, les Français nous diront : les réformes, non merci, s'il n'y a pas la justice. 

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> Les allocations familiales 

Les allocations familiales sont actuellement versées à tous les foyers à partir de deux enfants sans condition de revenu. Xavier Bertrand affirme qu'il est favorable à une mise sous condition de ces allocations familiales. 

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Pour les Français les plus aisés, toucher des allocations familiales n'est pas indispensable. Je veux préserver les allocations familiales pour les classes moyennes, pour les Français les plus modestes. Et les plus aisés, ils préfèrent sans doute ne pas toucher d'allocations familiales et payer un peu moins d'impôts. 

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> Les Verts

En fin d'interview, Xavier Bertrand s'est lancé une charge contre les Verts. "Il est temps que le président de la République rompe avec les Verts", a-t-il considéré. 

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Dans des propos rapportés de Jean-Vincent Placé, qui estime qu'on n'a plus besoin de forces terrestres, il n'y connait rien alors qu'il se taise.

Les Verts qui refusent l'exploitation des gaz de schistes, ils veulent augmenter le diesel, c'est un drame pour notre pays, et sur ce sujet je préfère avoir deux ministres verts au chômage parce qu'ils ont quitté le gouvernement plutôt que des dizaines de milliers de salariés au chômages.   

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>> Bruno Le Maire, RTL. 

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> Le retour du pédalo

Bruno Le Maire a ressorti la petite phrase souvent accolée à François Hollande pendant la campagne, reprochant au chef de l'Etat de "prendre de mauvaises décisions" : 

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Quand vous donnez un coup de barre à droite puis un coup de barre à gauche, ça fait un bateau qui tourne en rond. Le pédalo de monsieur Hollande tourne en rond depuis trop longtemps.

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> La colère 

Bruno Le Maire s'est montré véhément à l'antenne de LCI et RTL et en colère contre "l'inefficacité des décisions de François Hollande" : 

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Je suis un homme en colère, il y a de la colère en moi quand je vois la situation du pays, que je vois une France qui coule.

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L'ancien ministre accuse de mensonge le président de la République :

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Le président de la République n'a cessé de mentir aux Français.

(...)

Ses décisions ne relèvent pas du courage, mais de la lâcheté.

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> L'Europe

Européen convaincu, Bruno Le Maire s'inquiète pour l'avenir du couple franco-allemand. Et là encore, il charge le chef de l'Etat de faite du mal à cet axe européen : 

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Nous ne sommes pas crédible parce que François Hollande ne prend pas les décisions nécessaires.

(...)

Le couple franco-allemand n'a jamais aussi mal fonctionné depuis des années. Parce nous avons perdu notre crédibilité, oui des officiels allemands m'ont dit cela.

"

 

  

 
> Bonus, Jean-François Copé, sur TF1 : 
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> L'intervention au Mali 

Comme Xavier Bertrand, Jean-François Copé estime que l'intervention au Mali est le bon choix. Pour lui, la France est dans son rôle avec son action en Afrique : 

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L'intervention était la seule solution possible. La France est dans son rôle et tient sa place. 

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> Les 35 heures
Jean-François Copé attaque les 35 heures et estime qu'il faut "libérer le travail". Le président de l'UMP appelle à un "front des producteurs" et demande un moratoire sur la question. 

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Je demande un moratoire sur les 35 heures, je propose qu'on arrête d'emmerder les Français, comme disait Pompidou. 

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> Les alliances UMP-FN 
 
Le député-maire de Meaux rejette toute alliance avec le Front national. A l'Assemblée comme pour les municipales, et ce malgré la signature de la motion de censure de l'UMP par les élus d'extrême droite : 

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Vous savez que nous ne ferons aucun alliance électorale avec le FN. Je n'ai pas de commentaire à faire sur les choix fait par tel ou tel de ses membres. 
 
(...)
 
Je vous redis que notre position a toujours été la même : pas d'alliance avec les extrêmes. Je veux redire que le véritable sujet ça ne peut être la politique politicienne. 

"

 

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