Michel Sapin voit des motifs de confiance partout. Et la note de l'Insee publiée jeudi 2 avril prévoyant une croissance du PIB français de 0,4% au premier trimestre a bien conforté le ministre des Finances.
Invité de RTL ce vendredi 3 avril, Michel Sapin passe donc son temps à répéter qu'il faut avoir confiance. Mais ce n'est pas qu'une incantation. Le ministre des Finances jure que le gouvernement fait tout pour rassurer le secteur économique. "Le monde économique a besoin de croire que quand on leur dit qu'on baisse cette année de 12 milliards les charges sur les entreprises, on le fait et l'année prochaine on les baissera de 10 milliards, et on le fera. C'est ça qui va leur permettre de décider de reprendre l'investissement", promet-il.
Sauf qu'en pratique, ce genre de promesse est loin d'être vérifiée. Durant l'interview de Michel Sapin, RTL diffuse le témoignage d'un chef d'entreprise de Béthune qui a beau chercher, ne voit pas de baisse de charges sur le SMIC. Impossible, répond Michel Sapin, qui trouve du coup un coupable désigné : le comptable du patron. Il dit :
Ce que dit le chef d'entreprise, c'est certainement ce qu'il perçoit mais ce n'est pas exact. Ce n'est pas exact. Vraiment, je le dis, ce n'est pas exact. […] Simplement, son comptable n'a pas dû changer le logiciel qui établit la feuille de paie et il a dû voir quelque part, sur une vieille ligne qui s'appelait par exemple 'les avantages Fillon' qui ont disparu, parce que son comptable n'a pas changé le système informatique…
Si les entreprises ne perçoivent pas de baisse des charges, c’est donc plus du côté des comptables que de l'État qu'il faut se plaindre, si l'on en croit Michel Sapin. "Que chacun regarde les faits. Sur le Smic il n'y a pas de cotisations, on ne peut plus dire je ne t'embauche pas parce que tu es au Smic tu coûtes trop cher", ajoute-t-il, sans se rendre compte qu'avec ce genre de sortie, il ne devrait pas se faire que des amis.