Après son duel contre Marine Le Pen à la télé, Henri Guaino prend la plume contre le FN dans Le Monde

Publié à 17h09, le 16 décembre 2013 , Modifié à 10h45, le 22 décembre 2013

Après son duel contre Marine Le Pen à la télé, Henri Guaino prend la plume contre le FN dans Le Monde
Maxppp.

Non, le Front national n’est pas un parti d’extrême droite. C’est l’analyse que livre le député UMP et ancienne plume de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, Henri Guaino, dans une longue tribune publiée ce lundi 16 décembre dans Le Monde. Pour argumenter son propos, Henri Guaino fait appel à l’Histoire. Selon lui, le FN n’est pas dans la lignée de l’Action française ou de la Cagoule.

Le FN est trop populiste, trop poujadiste, pour se confondre avec ce courant.

S’il est poujadiste et populiste, le parti de Marine Le Pen n’est pas non plus fasciste. « Sinon le gaullisme en serait une variante », ajoute-t-il avant d’écrire que la présidente du FN n’est pas plus le général de Gaulle qu’Hitler ou Mussolini. Son argument phare pour expliquer ce positionnement : le FN n’est pas interdit et personne ne demande à ce qu’il le soit.

Si le FN est fasciste, nazi, raciste, il est inconséquent de ne pas demander son interdiction ? Mais qui la demande ? Au regard des lois de la République, c’est donc un parti comme les autres. Au regard de l’idéologie, pas vraiment.

Analysant l’évolution du parti fondé par Jean-Marie Le Pen, et notamment son rapport au pouvoir et à la soif de pouvoir, Henri Guaino qualifie le FN de profondément inhumain. « Monstrueusement », dit-il même en parlant de ce qui forge « l’ADN » du FN. Ce qui justifie, selon lui, qu’aucune alliance n’est possible avec la droite républicaine et qu’il ne « pactisera » jamais avec ce diable qu’il dépeint.

D’où vient ce malaise indicible que j’éprouve comme tant d’autres face à ce parti et qui m’empêchera toujours de pactiser avec lui ? Il vient du sentiment dont je ne peux pas me défaire, qu’il y a dans sa conception du pouvoir quelque chose de monstrueusement inhumain.

S’il n’est pas d’extrême droite, Henri Guaino voit dans cette « inhumanité » qu’il décrit, les ferments de l’extrémisme.

Dans cette radicalité inhumaine, dans la surenchère de la colère, du tous pourris, du mépris pour la faiblesse et la fragilité humaine, que sème-t-on sinon les germes du culte de la force, de la violence et du ressentiment qui pourraient bien finir un jour par ressusciter les extrémismes qui jadis nous ont entraîné vers l’abîme ?

Sa solution face à ce danger qui guette ? Refonder l’UMP et ainsi « reconstruire entre l’UDI et le FN un vrai parti gaulliste, humaniste, populaire ».

Cette tribune survient moins d’un mois après un débat tendu entre le député UMP des Yvelines et la présidente du Front national sur BFM TV.

C’était le 24 novembre et Henri Guaino s’était fait remarquer, non pas pour ses répliques à Marine Le Pen, mais pour avoir déclaré que si Nicolas Sarkozy n’avait pas été là, "il n’y aurait plus de démocratie en France, plus de démocratie en Europe et plus de démocratie dans le monde".

Henri Guaino fait deux fois références dans sa tribune dans le quotidien du soir à cet échange. Le numéro deux du FN, Florian Philippot, fait lui aussi de cet échange l'élément déclencheur de la tribune d'Henri Guiano, qualifiant, sur twitter, l'échange de "lamentablement perdu" par le député UMP.

Edit, dimanche 22 décembre : modification du titre de l'article, et ajout d'éléments de contexte au dernier paragraphe.

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