"Ni Marine, ni Macron" : Manuel Valls accuse les lycéens qui manifestent de "raconter n'importe quoi"

Publié à 20h35, le 27 avril 2017 , Modifié à 20h37, le 27 avril 2017

"Ni Marine, ni Macron" : Manuel Valls accuse les lycéens qui manifestent de "raconter n'importe quoi"
Manuel Valls © Montage Le Lab via BFMTV

LE VRAI MONDE, IL VOTE MACRON - "Elle peut gagner, cela n'a rien à voir avec 2002." À son tour, Manuel Valls veut alerter sur le danger que représente Marine Le Pen et tente de susciter un sursaut. Sur BFMTV jeudi 27 avril, l'ancien Premier ministre appelle encore une fois à voter pour Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle, car "s'abstenir ou voter blanc, c'est voter pour Marine Le Pen ou en tout cas favoriser le Front national". Il regrette aussi l'absence de "grandes manifestations" contre l'extrême droite comme le pays en avait connu il y a quinze ans, tout en dénonçant la tonalité de celles menées ce jeudi par des centaines de personnes, en grande majorité des lycéens, dont les slogans renvoyaient les deux finalistes de l'élection dos-à-dos.

Manuel Valls dit ainsi dans un premier temps :

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En 2002, c'était une surprise, une mauvaise surprise, qui était arrivée. Mais il y avait eu une mobilisation extraordinaire, une grande manifestation le 1er mai, les intellectuels, des journalistes, des responsables politiques, des syndicalistes qui avaient pleinement pris leur part  dans ce combat. Aujourd'hui non, parce que d'abord nous ne sommes pas dans la même période, parce que tout le monde est un peu tétanisé.

 

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Et de déplorer que le FN soit devenu "un parti comme un autre", ce qui l'avait "déjà frappé pendant la campagne du premier tour". "Il a grandi, il a conquis un certain nombre de territoires. Il est beaucoup plus dangereux qu'il y a 15 ans donc c'est là qu'on ne peut pas hésiter. Quand j'en vois qui hésitent !", s'indigne-t-il. Puis, relancé sur ces quelque 2.000 personnes rassemblées à Paris, Rennes, Nantes et Toulouse pour protester contre l'affiche du second tour de l'élection présidentielle, au cri de "Ni Marine, ni Macron, ni patrie, ni patron", Manuel Valls flingue :

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C'est pas parce qu'on est lycéen et jeune qu'on peut raconter n'importe quoi ! Moi quand j'avais 16 ans, j'ai défilé, je m'en rappelle, c'était en 1976 à Barcelone, c'était la première grande manifestation après la mort de Franco. C'était la démocratie, le respect de la démocratie et de la République !



Aujourd'hui, on met sur le même niveau, à 16 ou 17 ans, Macron et Le Pen ? L'extrême droite, la tentation populiste et fasciste, avec un candidat progressiste, qui porte un projet de réconciliation, qui a un discours bienveillant vis-à-vis des Français ? On le met au même niveau ?

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Pas sûr toutefois que monter ainsi au créneau contre les lycéens soit le meilleur moyen de convaincre la jeunesse de voter Macron... Mais l'ancien chef de gouvernement ne s’embarrasse pas de cela et enchaîne sans transition sur une dénonciation de Jean-Luc Mélenchon (qui refuse de faire connaître son vote et invite les membres de son mouvement à choisir collectivement la consigne à donner) et de Martine Aubry (qui appelle à faire battre Marine Le Pen mais pas à voter "pour Macron"). Celui qui a été défait à la primaire organisée par le PS défouraille :

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Jean-Luc Mélenchon, qui lui n'est pas un lycéen, un ancien lycéen depuis longtemps, qui met au même niveau aussi les uns et les autres et qui ne choisit pas ? Mais quel message adressons-nous au pays ? Des socialistes parfois, peu heureusement [...], certains socialistes ne prennent aucune position ! Le lendemain du premier tour des élections régionales, j'étais Premier ministre, je suis allé sur un plateau de télévision, j'ai dit qu'il fallait voter contre le Front national mais j'ai surtout dit qu'il fallait voter pour Xavier Bertrand, pour Christian Estrosi, pour Philippe Richert. Les mots ont leur importance, et donc il ne suffit pas de dire 'on vote contre'. On vote pour ! Elle aurait du mal, Martine Aubry, à voter pour quelqu'un qui était ministre de François Hollande, qui est un progressiste ?

 

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Et Manuel Valls de conclure en appelant chacun à "dépasser les amertumes personnelles pour considérer qu'il n'y a qu'un seul intérêt aujourd'hui qui compte, c'est celui du pays et donc la victoire la plus ample possible pour Emmanuel Macron, pour qu'il puisse gouverner dans les meilleures conditions possibles et demain pouvoir l'emporter face aux défis", tout particulièrement celui de la lutte contre le terrorisme.

Du rab sur le Lab

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