Nice : Christian Estrosi s'indigne d'avoir "été traité comme un subalterne" par l'exécutif

Publié à 09h02, le 18 juillet 2016 , Modifié à 09h04, le 18 juillet 2016

Nice : Christian Estrosi s'indigne d'avoir "été traité comme un subalterne" par l'exécutif
Christian Estrosi © VALERY HACHE / AFP

À LA RECHERCHE DU RESPECT - Christian Estrosi n'est plus, depuis quelques semaines, maire de Nice. Pour cause de cumul des mandats, il a dû céder la place à son premier adjoint, Philippe Pradal. Il n'est cependant pas parti bien loin puisqu'il est à son tour devenu premier adjoint. Il reste par ailleurs président de la Métropole Nice Côte d'Azur (46 communes) et président de la région PACA. Et à ce titre, il estime avoir été méprisé par François Hollande, Manuel Valls, Bernard Cazeneuve et Marisol Touraine, venus sur place après l'attentat qui a fait 84 morts sur la Promenade des Anglais le 14 juillet.

Alors Christian Estrosi le dit. Auprès de Paris Match, dans un article publié lundi 18 juillet, il s'emporte contre ce traitement que lui ont réservé les plus hauts représentants de l'État, François Hollande étant arrivé à Nice à la mi-journée vendredi et Bernard Cazeneuve dans la nuit de jeudi :

 

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J'ai été traité comme un subalterne. Un moins que rien. J'étais devenu transparent alors que tout se passait dans ma ville et concernait les Niçois. J'ai pris congé du chef de l'État. Personne ne m'a retenu.

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Il est donc révolté par ce qu'il considère comme du mépris et un manque de considération. Mais aussi par la réponse qu'apporte l'exécutif dans cette "guerre" contre le terrorisme. Christian Estrosi dénonce, depuis vendredi, le manque d'action du gouvernement pour prévenir les attentats. Il poursuit dans cette veine dans les colonnes de Paris Match :

 

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Nous avons connu 'Charlie Hebdo', le Bataclan, Magnanville, et à chaque fois les mêmes paroles lénifiantes. Trop, c'est trop. Nice est LA fois de trop. Je le dis pour mon pays qui a été attaqué le jour même de sa fête nationale, le plus fort symbole de la patrie. On ne peut pas se contenter d'invoquer systématiquement l'unité nationale. Nous sommes en guerre. On nous le dit tous les jours. Mais menons-la, cette guerre !



[...] Je suis en désaccord profond avec la gestion de l'état d'urgence par l'Élysée. Tout n'a pas été fait pour garantir la sécurité de nos concitoyens. Les Français doivent savoir pourquoi.

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Peu ou prou le même discours que celui tenu par Nicolas Sarkozy au JT de TF1 dimanche. La réponse de Bernard Cazeneuve et Manuel Valls, dans un communiqué publié dans la foulée de cette interview de l'ancien chef de l'État, lui est donc sans doute un peu destinée également.

Le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur y rétorquent qu’"aucun gouvernement n’a fait autant jusqu’à présent pour lutter contre le terrorisme" et défendent les mesures prises sur tous les sujets de critiques de la part de l'opposition, de l'expulsion des "imams radicaux" et "prêcheurs de haine" à l'ouverture prochaine de centres de déradicalisation, en passant par l'impossibilité de placer en rétention administrative tout individu fiché S ("l’arbitraire n’est pas constitutionnel", écrivent-ils) et l'état des effectifs policiers.

Il nous est permis de douter que ce contre-argumentaire parviendra à apaiser la colère de Christian Estrosi car, comme l'écrit Paris Match, "seules les paroles échangées avec le pape François, qui a tenu à l'appeler personnellement samedi en fin de journée, ont fini par le réconforter". Au sujet du souverain pontife, l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy confie :

 

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C'est un des hommes que je respecte le plus sur cette terre.

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