Les approximations de Dupont-Aignan sur le droit de vote des étrangers

Publié à 11h37, le 19 septembre 2012 , Modifié à 12h23, le 19 septembre 2012

Les approximations de Dupont-Aignan sur le droit de vote des étrangers
(Maxppp)

LE VRAI FAUX DE L'INFO - Nicolas Dupont-Aignan part en guerre contre le droit de vote des étrangers aux élections locales en France. Pour le souverainiste, interrogé par BFM TV, les pays où ce droit existe sont "très peu". Par ailleurs, il précise que dans ces cas là, "on ne devient très peu, ou jamais, de la nationalité du pays. Il n'y a pas de procédure de naturalisation". 

Problème : les deux arguments avancés par Nicolas Dupont-Aignan sont faux. 

Retrouvez les documents clefs sur lesquels la chronique d'Europe 1 "le vrai-faux de l'info" s'est appuyée pour examiner cette affirmation.

  1. Quatorze pays sur 27 accordent le droit de vote

    Mardi, Nicolas Dupont-Aignan lance sur BFM une attaque contre le projet de droit de vote aux étrangers hors Union européenne aux élections locales. Il avance deux arguments clairs : les pays qui proposent ce droit sont très peu nombreux et ceux qui le font n'accordent des naturalisations que très difficilement. 

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    "Dans les pays où il y a le droit de vote (pour les étrangers, ndlr), et il y en a très peu, on ne devient jamais, ou très peu, allemand ou hollandais. Il n'y a pas de procédure de naturalisation comme en France". 

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    Premier argument : faux. 

    Les pays européens accordant le droit de vote aux étrangers pour les élections locales ne sont pas "très peu" nombreux. Ils sont quatorze, soit plus de la moitié des 27 membres de l'Union européenne. (Irlande,  Portugal, Hongrie, Belgique, Espagne, Lituanie, Pays-Bas, Danemark, Estonie, Luxembourg, Finlande, Slovaquie, Suède, République Tchèque)

    Second argument : faux. 

    Nicolas Dupont-Aignan avance que dans les cas où un pays autorise les étrangers à voter aux élections locales, les procédures de naturalisation n'existe pas ou très peu. Et il donne les Pays-Bas et l'Allemagne en exemple. Double problème : les Pays-Bas autorisent effectivement les étrangers à voter aux élections locales mais, en 2010, ils ont aussi naturalisé 26.275 ressortissants étrangers. Dans le cas de l'Allemagne, le pays n'autorise pas les étrangers à voter comme le laisse entendre le député. 

    A lire ailleurs : 

    Rapport d'étude du Sénat sur le droit de vote des étrangers dans les autres pays européens

    A propos du vrai faux de l'info:

    Le Lab accompagne la chronique de vérification de l'info de Laurent Guimier, diffusée tous les jours à 8h12 sur Europe 1.

      

    Vous retrouvez tous les jours vidéos, discours et autres chiffres qui ont servi à la construction de cette chronique sur Le Lab.

    Voici l'intégralité de la chronique du 19 septembre : 

      

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