Non, non, non, Cécile Duflot ne veut pas "morigéner" ses amis écolos

Publié à 19h57, le 24 septembre 2012 , Modifié à 21h42, le 24 septembre 2012

Non, non, non, Cécile Duflot ne veut pas "morigéner" ses amis écolos
Cécile Duflot, dans la cour de l'Élysée, en août 2012. (Maxppp)

ET ELLE S’EXPRIMA– Après 48h de silence médiatique, Cécile Duflot, l’une des deux ministres EELV du gouvernement, s’explique sur la décision de son parti, qui a décidé de s’opposer à la ratification du traité européen.

D’abord, elle dit :

"Il est […] tout à fait légitime que mon parti puisse s’exprimer sur les sujets qu’il souhaite."

Puis :

"Mon rôle n’est pas de morigéner mes amis écologistes."

Et enfin :

"La question du départ des écologistes ne se pose pas."

Fermez le banc.

Cécile Duflot rompt 48 heures de silence médiatique, dans une interview publiée par Libé à 19h30, lundi 24 septembre, doublée d’une intervention au 20h de France 2, et réfute toute idée de démission ou de renvoi du départ du gouvernement.

Depuis samedi, des voix s’étaient pourtant élevées, à gauche, contre ces écolos qui s’opposent au traité et, à droite, pour demander la démission des deux ministres verts du gouvernement.

Dans son édito du jour, Le Monde appelait François Hollande à "mettre fin aux fonctions des deux ministres d'EELV."

Bonus track :

On connaissait la "muselière" qui, expliquait-elle lors de l’université d’été d’EELV lui permettait, de sa position de ministre, de l’ouvrir un peu à l’intérieur du gouvernement.

Cette fois, c’est un verbe vraiment, vraiment peu usité que Cécile Duflot brandit pour justifier sa position : morigéner.

Petit cadeau Lab, vous en retrouverez quelques usages… ici

> L'intervention de Cécile Duflot sur France 2, publié sur Francetvinfo.fr :

 

Sur son maintien au gouvernement :

"Qui pose la question de la démission des ministres écologistes : la droite, François Fillon, M. Bayrou. Pourquoi ils posent cette question ? Parce qu’ils posaient cette question depuis longtemps, parce que visiblement, pour certains, la solidité de cette coalition gouvernementale entre les socialistes et les écologistes, ça dérange.

Ma réponse elle est très simple : tant que je suis utile à mon travail de ministre, utile à cette majorité et tant que le travail que mène le gouvernement de Jean-Marc Ayrault est bon pour notre pays alors ma place elle au sein de ce gouvernement [...]

Ma position elle est très simple : je suis ministre depuis 4 mois maintenant. Et être ministre ça veut dire s’appliquer un principe de solidarité avec les autres membres du gouvernement. C’est normal et naturel.

Le deuxième c’est celui de la responsabilité et les écologistes font preuve de responsabilité. Pourquoi ? Parce qu’ils font partie de la majorité. En revanche, ça n’interdit pas le débat. Et les écologistes, comme le Parti socialiste, comme les députés socialistes comme les députés écologistes sont capable de dialoguer, de discuter et d’avoir une forme de liberté."

Sur son soutien, ou non, au traité budgétaire européen :

"J’étais secrétaire nationale auparavant, j’avais une liberté de ton, une capacité d’expression qui n’était pas la même. Aujourd’hui je suis ministre ca veut dire des engagements, ca veut dire que je serais demain, avec Jean-Marc Ayrault au congrès HLM parce que nous travaillons à l’Assemblée nationale sur un projet de loi en faveur du logement social. Être ministre, ca veut dire agir, agri au quotidien, agir concrètement.

Ma position personnelle n’est pas intéressante pour la simple et bonne raison qu’une ministre n’a pas a exprimer sa position personnelle sur tel et tel sujet.

Quand on est membre d’un gouvernement, on exprime la position du gouvernement sur des questions qui sont des questions importantes. Vous imaginez la cacophonie si les uns et les autres faisaient part de leur état d’âme ?

Je suis une ministre qui soutient les positions du gouvernement. Ca veut dire que je soutiens des positions qui ont été prise par le gouvernement. Une ratification qui a été décidée au Conseil des ministres mercredi dernier. Ce sont des positions du gouvernement, tout en même temps que je suis une écologiste.

Est-ce que la place d’une écologiste est d’être aujourd’hui au gouvernement ? La réponse est oui."

Sur la position d'EELV : 

"Je ne suis pas en désaccord ou en accord : je respecte la position des parlementaires et de mon parti parce qu’ils ont raison de débattre. En revanche, nous sommes engagés dans une coalition. Il y a un certain nombre d’éléments qui sont des éléments déterminants. Ca veut dire qu’on travaille ensemble, que les parlementaires soutiennent l’action du gouvernement et qu’ils vont voter le budget, vont voter les éléments budgétaire comme la loi organique qui nous engage. Y’a d’autre sujets. Il peut y avoir débats.

La question c’est de savoir qu’elle Europe on construit : aujourd’hui on construit une Europe dans un cadre libéral avec énormément de dirigeants qui sont de droite, et avec François hollande, qui est un des rares dirigeants de pays de gauche en Europe. Et c’est très important pour moi de soutenir l’action de François Hollande dans un contexte européen difficile […]

Je suis une ministre qui assume son statut et que peut être ça dérange que les écologistes soient en capacité d’exercer le pouvoir et d’assumer les responsabilités."

[EDIT, 21h20] Ajout des déclarations de Cécile Duflot et de la vidéo de son intervention.

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