Olivier Mazerolle regrette de ne pas pouvoir défendre davantage Bernard Tapie dans La Provence

Publié à 08h30, le 04 juin 2013 , Modifié à 08h53, le 04 juin 2013

Olivier Mazerolle regrette de ne pas pouvoir défendre davantage Bernard Tapie dans La Provence
Olivier Mazerolle lorsqu'il était éditorialiste politique sur BFMTV

Il aimerait en dire beaucoup plus mais il ne peut pas. Ce 4 juin sur France Inter, dans une émission délocalisée à Marseille, Olivier Mazerolle s'est expliqué sur le traitement journalistique de l'affaire Tapie dans La Provence, dont il est le directeur de la rédaction depuis début avril. Et le journaliste regrette ... de ne pas pouvoir davantage défendre l'homme d'affaires.

 

Olivier Mazerolle concède tout d'abord qu'il ne publie sur ce sujet que des articles rédigés grâce à l'Agence France Presse (AFP) pour s'astreindre à une "neutralité totale", relayer ce qui est dit "par les uns et les autres".

Il explique ensuite que c'est à regret qu'il ne publie pas davantage d'éléments favorables à l'arbitrage et à Bernard Tapie. Et s'étonne que les autres médias ne soient pas plus exhaustifs dans leur propre traitement de l'affaire :

Dans cette affaire comme dans d’autres, ce qui me surprend c’est qu’on mette en avant les éléments à charge.

Dans La Provence, si on commence à expliquer qu’il y a d’autres faits qui vont à décharge, qui vont dans le sens de l’arbitrage, on va nous dire : "Ah vous voyez bien ! Bernard Tapie vous a passé un coup de fil !"

Oliver Mazerolle développe ensuite à toute allure, ininterrompable, plusieurs arguments favorables à l'arbitrage, qu'il aimerait lire chez ses confrères et qu'il ne peut pas écrire dans son propre journal sous peine d'être soupçonné de partialité :

Si vous prenez La Provence de la semaine dernière, vous avez tout ce qui a été dit par les uns et les autres. En revanche vous n’avez pas d’éléments, que je ne trouve d’ailleurs pas dans la presse, mais qui sont des faits concrets, pas des états d’âme, pas des appréciations.

Par exemple est-ce que vous voyez souvent dans la presse que le tribunal administratif puis le conseil d’Etat ont décidé que l’arbitrage était tout à fait justifié  dans cette affaire ?! Non !

Est-ce que vous voyez que monsieur de Courson, qui proteste contre l’arbitrage, est un administrateur de la société qui surveille la société de compensation de la dette du Crédit lyonnais et qui a voté pour l’arbitrage ?! (...)

Voyez, tout cela on ne l’a pas mis dans La Provence pour qu’on ne puisse pas nous dire que c’est Bernard Tapie qui nous l'a soufflé.

Est-ce que vous avez vu souvent que le Crédit lyonnais a mis de côté pour lui une bonne partie du profit de la vente d’Adidas en recourant à des sociétés off-shore et en masquant tout ça à Bernard Tapie ?! On ne le met pas et pourtant ce sont des faits !

Les bonnes âmes diraient : "Ah bah ils servent la soupe à leur actionnaire !"

Après cette tirade, Olivier Mazerolle assure que "depuis le 2 avril, Bernard Tapie ne [lui] a rien demandé" :

La semaine dernière, quand il y a eu toute l’histoire des mises en examen, il ne m’a jamais demandé ce qu’on allait mettre dans le journal. Je ne sais même pas s’il l’a lu.

Du rab sur le Lab

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