Olivier Schrameck, président du CSA, souhaite mettre fin à l'égalité stricte du temps de parole pendant la présidentielle

Publié à 15h37, le 25 juillet 2013 , Modifié à 15h51, le 25 juillet 2013

Olivier Schrameck, président du CSA, souhaite mettre fin à l'égalité stricte du temps de parole pendant la présidentielle
(France Inter)

Faut-il changer les règles du temps de parole pendant la campagne présidentielle ? Le débat revient désormais tous les cinq ans, avec des critiques de l'égalité stricte de traitement des candidats dans les médias audiovisuels pendant la période de campagne officielle. 

Olivier Schrameck, président du CSA, lui, a exprimé sa volonté de changer les règles et de mettre fin à l'égalité parfaite du temps de parole. Invité de France Inter mercredi 24 juillet, le patron Conseil supérieur de l'audiovisuel, instance chargée de veiller au respect du pluralisme politique, souhaite changer l'égalité par l'équité : 

Je suis prêt à m'engager le plus fortement possible pour que partout l'équité se substitue à une stricte égalité.

Pendant la campagne présidentielle, entre le moment où toutes les candidatures sont officialisées par le Conseil constitutionnel et le scrutin, tous les candidats doivent être traités au même niveau par les médias audiovisuels. 

Pour Olivier Schrameck, veiller au pluralisme politique ne consiste pas à "trancher le temps en parts égales mais apprécier la pesanteur et la portée de la vie politique". 

Avant lui, la commission sur la rénovation de la vie publique menée par Lionel Jospin avait déjà préconisé cette réforme. Le groupe de travail de l'ancien Premier ministre proposait de "substituer la règle de l'équité à celle de l'égalité pour les temps de paroles des candidats pendant la période 'intermédiaire'". 

François Hollande lui même avait repris à son compte cette proposition. Lors des voeux du président de la République au Conseil constitutionnel, le 7 janvier 2013, il avait demandé à "assouplir les règles d’accès des candidats aux médias." 

Le CSA version Michel Boyon, prédécesseur d'Olivier Schrameck, proposait aussi en octobre 2012 de revenir sur cette règle. Dans un rapport rédigé par Christine Kelly, réclamait la suppression pure et simple de la période intermédiaire avant l'ouverture de la campagne officielle, au cours de laquelle l'égalité du temps de parole entre les candidats est de mise. 

  

Une volonté déjà exprimée auparavant par Michel Boyon en son nom, dans une interview au Monde, qui invitait les parlementaires à "modifier la loi". 

En 2007, la Commission nationale de contrôle de la campagne remettait aussi un rapport en ce sens. Elle demandait "une réflexion sur la pertinence de la répartition en trois périodes de la campagne audiovisuelle", en recommandant la suppression de la "période intermédiaire" d'égalité parfaite du temps de parole. La commission jugeait alors que cette disposition "a enfermé l'information dans des contraintes excessives et a notamment contribué à l'impossibilité d'organiser tout débat entre les candidats bénéficiant d'une notoriété plus importante". 

Cette annonce a fait réagir le Parti de gauche qui considère, via sa porte-parole Raquel Garrido, que cette proposition vise "à maintenir l’hégémonie médiatique du Parti socialiste et de l’UMP" et constitue "une très grave attaque contre les principes démocratiques".

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