Pour Benoît Hamon, le fait d’être frondeur ou non est "une subtilité" à laquelle les électeurs ne sont pas sensibles

Publié à 08h34, le 30 mars 2015 , Modifié à 09h06, le 30 mars 2015

Pour Benoît Hamon, le fait d’être frondeur ou non est "une subtilité" à laquelle les électeurs ne sont pas sensibles
Benoît Hamon © THOMAS SAMSON / AFP

Les frondeurs socialistes ont-il été plus sanctionnés que les autres candidats socialistes lors du second tour des élections départementales dimanche soir ? Ou ont-il été relativement épargnés? Pour l’ancien ministre de l’Education et député PS frondeur Benoît Hamon, ces questions n'intéresseraient vraiment que les journalistes ou les observateurs assidus de la vie politique. Pas les électeurs. 

Interrogé par Le Parisien, lundi 30 mars, l’ancien porte-parole du Parti Socialiste explique que, selon lui, les Français qui se sont déplacés dans les bureaux de vote dimanche ne faisaient pas vraiment la différence entre frondeurs et non frondeurs. Il précise :

Pour les électeurs, ce qui compte, c’est le logo PS. Leurs reproches se dirigent vers la majorité gouvernementale, ils ne rentrent pas dans les subtilités de qui est frondeur ou pas.

Frondeur, une "subtilité" d’appareil à laquelle les électeurs seraient bien insensibles ? Hamon reprend l’argument sur RTL, ce 30 mars, quand Yves Calvi lui demande s’il se sent une responsabilité à la désunion de la gauche en tant que "ministre démissionnaire et frondeur". Benoît Hamon ironise:

Si un candidat qui a perdu ou qui a gagné peut me présenter des électeurs qui lui ont dit "on ne vote pas socialiste parce qu’il y a des frondeurs" qu’on me le présente.

S’ils ne sont pas  responsables de la déroute de la gauche qui perd près de la moitié des départements qu’elle détenait, les frondeurs n’auraient pas non plus bénéficié de leur position "décalée" vis-à-vis du gouvernement à en croire Benoît Hamon. Pour le député des Yvelines, dimanche, c'est bien la gauche dans son ensemble que les électeurs ont voulu sanctionner puisque que c’est elle qui est au pouvoir. Il explique

Il n'y a pas un seul électeur qui crédite un frondeur d’une meilleure réputation qu’un autre parce qu’il est frondeur. Personne ne rentre dans ce type de nuance. Ce qu’un électeur de gauche dit à la gauche, que l’on soit frondeur pas frondeur, communiste ou socialiste, c’est qu’aujourd’hui la gauche est au pouvoir et elle échoue. Et comme elle échoue nous la sanctionnons.

Et l'ancien ministre de détailler "une batterie de mesures" à adopter pour faire revenir vers la gauche les électeurs qui l'ont quittée, c'est à dire "les plus modestes" d'entre eux: dégel du point d'indice des fonctionnaires, redéploiement de plusieurs milliards du CICE, mesures pour le pouvoir d'achat, etc. Une réorientation de la politique gouvernementale déjà appelée en d'autre mots, dimanche, par Jérôme Guedj. Dépité par la défaite de la gauche dans son département de l'Essonne, le frondeur avait déclaré:

Le rassemblement, ça se crée, ça s’organise, on ne peut pas le faire sur des mesures qui malheureusement fracturent la gauche, divisent la gauche. Il y en a eu trop ces derniers temps (…). En matière de soutien à l’investissement, en matière de pouvoir d’achat, il faut changer de braquet

 

Du rab sur le Lab

PlusPlus