Hollande avait raison, même Robert Hue parle du PC au passé

Publié à 14h12, le 14 février 2012 , Modifié à 09h37, le 28 février 2012

Hollande avait raison, même Robert Hue parle du PC au passé
Robert Hue lors des voeux de la région Ile-de-France pour 2012. (Maxppp)

Le 13 février dernier, dans un article dans les colonnes du Guardian. François Hollande livre une analyse politique qui a pour objectif de rassurer la City de Londres. Problème, en déclarant "il n'y a plus de communistes", le candidat socialiste fâche le PCF et le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon. Au point de devoir rétropédaler .

Plus surprenant, ce mardi, c'est Robert Hue, ancien patron du PCF, qui livre une analyse semblable. Il parle d'un héritage, comme si les communistes français n'existaient plus. 

  1. Même Robert Hue n'y croit plus

    Sur liberation.fr

    Dans la tribune publiée dans Libération ce mardi, Robert Hue, sénateur de Val d'Oise explique pourquoi il soutient François Hollande au premier tour.

    Le PC, il en parle au passé :

    Qu’il me soit permis de dire à mes amis communistes : nos idées, nos valeurs, et leur trace historique restent à mes yeux une force et un héritage qu’il convient de ne déléguer à personne, de ne laisser contester par personne

  2. Une analyse cash dans le Guardian

    Sur guardian.co.uk

    Le Guardian a publié le 13 février un article consacré à la façon dont le candidat socialiste tente de rassurer la City de Londres.

    Traduction d'un extrait de l'interview accordée par François Hollande à la correspondante parisienne du vénérable quotidien britannique.

    Les années 1980 sont une autre époque. Les gens disaient qu'il y aurait des chars soviétiques sur la place de la Concorde. Cette époque est révolue, c'est de l'Histoire. C'est normal qu'il y ait eu des peurs. Il y avait eu 23 ans de droite au pouvoir, la guerre froide était en cours et Mitterrand a nommé des ministres communistes au gouvernement

    Aujourd'hui il n'y a plus de communistes en France... la gauche a été au pouvoir pendant 15 années pendant lesquelles nous avons libéralisé l'économie et ouvert le marché à la finance et aux privatisations. Il n'y a pas à avoir peur. 

    Robert Hue appréciera. L'ancien secrétaire du Parti Communiste Français était pourtant au premier rang aux cotés de son vieil ami François Hollande le 6 octobre lors du dernier meeting avant le premier tour de la primaire socialiste.

  3. Les communistes apprécient...

    Sur pcf.fr

    Les communistes ont publié mardi sur leur site un communiqué outré signé Olivier Dartigolles, le porte-parole du PCF et co-directeur de la campagne de Jean-Luc Mélenchon.

    Extrait de ce texte tout en second degré :

    Selon le candidat socialiste à la présidentielle, « aujourd'hui, il n'y a plus de communiste en France ». Les 132.000 adhérents du PCF et ses 10.000 élus seront contents de l'apprendre.

    [...]

    François Hollande dénonce comme son principale adversaire le monde de la finance mais ses génuflexions devant la City font du mal à la gauche.

    Sur son blog, l'ancienne ministre communiste Marie-Georges Buffet va chercher ses cartouches de riposte dans les salles obscures.

    Ce n'est pas parce que Meryl Streep redore la beauté de Margaret Thatcher qu'il faut se laisser séduire par les sirènes du libéralisme.

  4. Sarkozy lit le Guardian

    Sur scribd.com

    Lors de son premier meeting de campagne, dimanche 19 février à Marseille, le chef de l'État a utilisé cet article du Guardian comme un missile pour reprocher à François Hollande, en substance, d'être une girouette.

    Où est la vérité quand on ne dit pas la même chose selon l’interlocuteur auquel on s’adresse, quand on dit tout et son contraire lorsqu’on est d’un côté de la Manche ou de l’autre, quand on fait semblant d’être Thatcher à Londres et Mitterrand à Paris ?

  5. Mélenchon : "C'est une parole qui ne lui portera pas chance"

    Sur Le Figaro

    A l'occasion d'un déplacement à Villeurbanne mardi, Jean-Luc Mélenchon a vivement réagi aux propos de François Hollande auprès du Figaro. Il a dénoncé de François Hollande "une attitude hautaine à l'égard du reste de la gauche qui commence à devenir assez insupportable".

  6. Rétro-pédalage de François Hollande

    Sur Le Monde

    A l'occasion d'un déplacement à Saint-Etienne mardi, François Hollande, pris à parti par les jeunes communistes et les journalistes présents, en a profité pour revenir sur les propos qu'il avait tenu au Guardian. "Il y a des communistes et un Parti communiste en France, mais ils ne sont plus ce qu'ils étaient en 1981. A l'époque il faisait 20-22 %, aujourd'hui ils font 10 %". Si ces propos se sont voulus rassurants envers les communistes français, ses proches serrent les dents. Un de ses proches a lâché un "c'est pas bon ça" en voyant la réaction du front de gauche.

  7. La boulette du Guardian

    Sur Guardian

    Alors que la citation François Hollande provoque de fortes controverses au sein de la gauche, le journal anglais Guardian, a rectifié la citation du candidat. Au lieu de simplement lui faire dire "Aujourd'hui, il n'y a plus de communistes en France", ils ont ajouté la nuance "ou pas beaucoup". Le candidat du PS avait donc cherché à tempérer ses propos dès le début. Le journal a indiqué la correction dans la rubrique prévue à cet effet.

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