Pour François Fillon, une intervention en Syrie serait "marginale"

Publié à 11h37, le 08 septembre 2013 , Modifié à 12h17, le 08 septembre 2013

Pour François Fillon, une intervention en Syrie serait "marginale"
François Fillon sur i>Télé, le 8 septembre 2013. (Capture d'écran i>Télé)

MARGINALE - François Fillon s'était déjà prononcé contre une intervention internationale en Syrie, étudiée par plusieurs pays, dont la France, après une attaque chimique de grande ampleur qui a fait près d'un millier de morts dans le pays à la fin du mois d'août.

Invité du Grand rendez-vous Europe1/i>Télé/Le Monde, l'ancien Premier ministre a jugé que l'intervention internationale, et a fortiori française, n'était pas utile. Plus encore, explique-t-il, elle serait "marginale".

Alors qu'il pronait le respect des décisions - ou, en l'occurence, de l'absence de décision - des Nations unies, question a été posée à François Fillon sur des propos d'Alain Juppé, son ancien ministre des Affaires etrangères.

L'intervieweur évoque Alain Juppé : "il dit que se réfugier derrière les Nations unies, c'est être complice du silence et de ne rien faire..." François Fillon l'interrompt :

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Eh bien  je ne partage pas cette idée, pour une raison très simple, c'est que la France a une voix originale qui fait qu'elle est respectée et écoutée.

Sa voix consiste premièrement à défendre la légalité internationale et deuxièmement à intervenir quand c'est nécessaire, à intervenir quand son intervention est utile.

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La formulation, toute réthorique, laisse à penser qu'en l'espèce, une intervention ne serait pas utile. Jean-Pierre Elkabbach relance François Fillon dans ce sens ; "en Syrie, elle n'est pas utile ?" :

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Bien sûr que non, c'est une intervention qui est marginale.
Quand les Américains enverront 200 missiles de croisière, on en enverra 5 ou 10.

C'est comme si on voulait à tout prix faire partie de cette opération militaire alors que les inconvénients pour la France, pour les intérêts français, pour le Liban, sont considérabes.

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François Fillon, réputé proche avec son ancien homologue russe, redevenu entre temps président de Russie Vladimir Poutine, a estimé que la Russie pouvait encore être persuadée d'abandonner Bachar Al-Assad, dont elle est le principal, sinon le dernier allié :

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Je lui ai dit ma conviction qu'il devrait jouer un rôle moteur pour rétablir la paix dans la région.

Je pense qu'il a toujours les moyens de pousser Bachar Al-Assad à s'asseoir à la table des négociations.

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C'est pas cette voie diplomatique que François Fillon pense qu'une issue sera trouvée à la guerre civile syrienne. Une résolution politique du conflit qui semble convaincre de plus en plus d'acteurs de la scène internationale, au vu des conférences de presse consécutives au G20 qui s'est tenu à Saint-Pétersbourg les 4 et 5 septembre.

> BONUS TRACK 1: QUOI MON CHATEAU ?

Interrogé sur l'opportunité de se faire photographier en double page dans le magazine Paris Match fin août, François Fillon a rétorqué qu'il n'était pas le seul politique à posséder un château, mais que lui l'assumait :

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C'est là que je vis, je n'ai pas l'habitude de cacher ce que je suis.

Je ne suis pas comme ceux qui ont des villas sur la Côte d'Azur et qu'on ne voit jamais en photo dans ces villas.

Je veux que mon engagement politique soit basé sur la vérité. Je n'ai pas besoin de me cacher, je veux qu'on me voit comme je suis.

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Plus tard, il cible ses attaques sur la gauche :

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Je ne sais pas si dans une image il y a une notion de droite ou de gauche... Il y a des gens de gauche qui ont des châteaux, il y a des gens qui ont des villas sur la Côte d'Azur...

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Le député de la Sarthe ne vise personne nommément. Mais cette déclaration sur le patrimoine n'est pas sans rappeler le début de polémique sur la belle demeure de Claude Bartolone en banlieue parisienne. En avril 2013, le président de l'Assemblée nationale s'était ému de voir une photo de sa maison publiée dans le Canard enchaîné.

La photo de François Fillon devant son château avait provoqué quelques railleries sur Twitter :

> BONUS TRACK 2: LE "TALENT" DE SARKOZY

François Fillon aurait-il digéré d'être traité de "looser" par Nicolas Sarkozy ? Depuis qu'il lui a déclaré la guerre juste avant les vacances d'été, François Fillon ne s'était pas franchement montré élogieux à l'égard de l'ancien président de la République.

Sur le plateau du Grand rendez-vous, l'ex Premier ministre a pourtant rendu un hommage inhaituelà Nicolas Sarkozy, saluant son "talent" et sa "compétence". Mais pas sans arrières-pensées, puisqu'il s'agissait avant tout de déprécier le ministre de l'Intérieur de François Hollande, Manuel Valls :

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Manuel Valls, j'ai eu l'occasion de dire à plusieurs reprises, il a un modèle, c'est Sarkozy. Il pense qu'en faisant comme Sarkozy, il va réussir.

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Sauf que :

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Sauf que pour faire du Sarkozy, il faut avoir le talent de Sarkozy, il faut avoir sa compétence, il faut avoir sa capacité.
Cet été, M. Valls a montré une image, pardon, mais je ne participe pas au concert de louanges, une image qui affaiblit l'autorité de l'Etat. Cette agitation tous azimuts qui se traduit par des décisions laxistes, c'est totalement contre-productif.

"

En mai dernier, François Fillon avait déjà salué l'action de Nicolas Sarkozy au moment de la réforme des retraites .

[Edit 12:16] Ajout citation François Fillon sur son château dans la Sarthe

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