Pour Marine Le Pen, les mesures sécuritaires de François Hollande "crédibilisent" le FN

Publié à 17h38, le 24 novembre 2015 , Modifié à 17h38, le 24 novembre 2015

Pour Marine Le Pen, les mesures sécuritaires de François Hollande "crédibilisent" le FN
© AFP

MERSEA – Marine Le Pen se frotte les mains. Les diverses mesures prises par François Hollande et le gouvernement sur le sécuritaire, proposées auparavant par l’aile droite de Les Républicains ou par le Front national, servent le FN. C’est en tout cas ce que pense sa présidente, candidate aux régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie.

Au Monde de ce mardi 24 novembre, la présidente frontiste se réjouit de voir François Hollande faire volte-face, notamment sur l’extension de la déchéance de nationalité pour les binationaux, sur le rétablissement (temporaire) des contrôles aux frontières ou encore sur la possibilité désormais acquise pour les policiers de conserver 24h/24 leur arme de service. Elle estime ainsi que ce "tournant" du chef de l’Etat "crédibilise" son parti. Elle dit :

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Quand vous voyez un président de la République tourner le dos à toutes les idées qui étaient les siennes et reprendre les mesures du FN, il y a un côté étonnant, un hommage au FN, qui se retrouve crédibilisé.

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"Reprendre les mesures du FN." La présidente du FN va un peu vite en besogne et s’attribue des mesures également proposées par une partie de la droite dite "républicaine". L’extension de la déchéance de nationalité était déjà au cœur du discours sécuritaire de Nicolas Sarkozy , dès 2010 et son fameux "discours de Grenoble". "Il ne faut pas que nous hésitions à réévaluer les motifs pouvant donner lieu à la déchéance de nationalité", expliquait celui qui était alors à l’Elysée. Là où François Hollande va plus loin, c’est lorsqu’il propose que cette déchéance puisse également s’appliquer à un "terroriste" né en France s’il a une double nationalité.

Concernant le rétablissement des contrôles aux frontières, encore une fois Marine Le Pen s’approprie une mesure qu’elle n’était pas la seule à proposer. L'exécutif avait déjà annoncé qu'il le ferait dans le cadre de la Cop 21. Avant les attentats du 13 novembre, en septembre 2015, le proche de Nicolas Sarkozy qu’est Brice Hortefeux jugeait déjà "inéluctable" de rétablir des contrôles aux frontières intérieures de l’Union européenne. Dans le même temps, Nicolas Sarkozy et une partie de l’ex-UMP plaidait également pour une révision de Schengen.

L'Assemblée a rejeté en avril un texte d'Eric Ciotti visant à assouplir le régime de légitime défense pour les policiers et le rapprocher de celui des gendarmes. Bernard Cazeneuve s'était dit prêt par la suite à faire modifier les conditions dans lesquelles les policiers peuvent ouvrir le feu, souhaitant aboutir "au premier semestre 2016". Actuellement, les policiers sont soumis au droit commun alors que les gendarmes peuvent, dans certains cas, utiliser leurs armes après sommation. En 2012, le candidat Sarkozy s'était déclaré en faveur d'une "présomption de légitime défense" pour les policiers, idée défendue par Marine Le Pen dès novembre 2011.

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