La fameuse loi El Khomri débarque ce mardi 3 mai à l'Assemblée nationale. La ministre du Travail se dit "impatiente" de défendre son projet et de convaincre les députés socialistes de voter pour ce dernier grand texte du quinquennat. Oui, ce sont une nouvelle fois ces élus de la majorité qu'il faudra convaincre car figurez-vous que certains d'entre eux, une nouvelle fois, rechignent à donner leur voix à une loi portée par le gouvernement Valls.
Mais pourquoi certains députés de gauche refusent ainsi de voter une loi présentée par la gauche ? Les raisons sont multiples. Le député PS de Paris Pascal Cherki, "frondeur" historique, les résume dans Le Parisien , ce mardi :
"Ma boussole est simple. Je regarde par rapport au programme de 2012. Quand un texte me paraît trop s'éloigner du contrat que j'ai passé avec mes électeurs, je vote contre ou je m'abstiens.
"
Même tonalité du côté de Christian Paul. Le député de la Nièvre explique ce mardi dans Le Figaro que le texte, qui "n'est pas digne des réformes de la gauche", n'est "pas votable" en l'état.
Pascal Cherki et Chrisitan Paul ne sont pas les seuls à penser ainsi. Le programme du candidat Hollande en 2012 - et notamment le discours du Bourget - est perpétuellement évoqué par ceux qui, à gauche en général, au PS en particulier, dénonce la politique de l’exécutif. Il manque aujourd'hui une quarantaine de voix , pour l'instant, pour que le texte soit adopté, selon le rapporteur du texte, le socialiste Christophe Sirugue.
Mais là n'est pas la seule raison à l'opposition à la loi El-Khomri. Au Point , un député PS souhaitant rester anonyme explique vouloir pousser l'exécutif à utiliser le 49-3 – et donc à faire adopter la loi en en force, en engageant la responsabilité du gouvernement. Ce parlementaire déclare :
"En fait, on ne veut pas dire qu'on la soutient parce que cela nous arrange que le gouvernement passe au 49-3. On n'a aucune envie d'assumer ce texte. On pense déjà à nos législatives. Si elle passe au 49-3, on pourra dire à nos électeurs que, nous, députés de base, on ne l'a pas votée. Comme la loi Macron.
"
De son côté, Myriam El Khomri répète ce mardi dans Le Parisien qu'elle refuse de "faire planer la menace" du 49-3. La ministre du Travail répète toutefois que "cet outil" est prévu par la Constitution…