Presstalis : la CGT se paie les patrons de presse

Publié à 10h38, le 10 février 2013 , Modifié à 11h31, le 10 février 2013

Presstalis : la CGT se paie les patrons de presse
Thierry Lepaon en décembre 2012. (Xavier de Torres/MaxPPP)

GROS DUR - Thierry Lepaon, qui succèdera à Bernard Thibault en mars prochain, se pose d'ores et déjà en opposant musclé à la politique de François Hollande, qui "s'inscrit dans la suite de Sarkozy".

Dans une interview accordée au Journal du Dimanche , le futur nouvel homme fort de la CGT se justifie de la mobilisation qu'il mène - assez exceptionnellement - aux côtés de Force ouvrière contre l'accord social signé le 11 janvier par les partenaires sociaux et le gouvernement.

Critique à l'égard de ce dernier - le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg en prend pour son grade ("Concrètement, il n'y a rien. Mais ça ne l'empêche pas d'en parler beaucoup !") - Thierry Lepaon assume aussi l'action de son syndicat.

La violence des CGT Aulnay dénoncée par la direction et trois syndicats ?

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Un coup de pied dans une portière, je veux bien dire qu'il ne fallait pas... Mais de quel côté est la violence, en réalité ?

On a laissé les salariés dans l'incertitude et l'angoisse pendant des mois. Cela provoque des réactions, si personne ne disait rien, ce ne serait pas normal.

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L'enlisement chez Presstalis et ses grèves répétées ?

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Il y a un pourrissement voulu par les patrons de presse. On demande à Presstalis de faire plus avec moins. (...)

Nous, nous constatons qu'on ne vend pas moins de journaux, toutes catégories confondues.

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Les actions menées par le syndicat SGLCE-CGT au sein du diffuseur de presse Presstalis sont de plus en plus critiquées, notamment par la presse quotidienne, qui se dit "étranglée".

Depuis septembre 2012, qui marque le début du conflit social, 30 jours de non-parution partielle ou totale des quotidiens ont été recensées, explique Le Figaro dans un article très critique  à l'égard du syndicat du Livre.

Tellement critique qu'il a fait l'objet d'une réponse très (très) dure de la CGT se concluant ainsi :

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Nous aimerions faire plaisir à votre journal en plagiant l’ancien président de la République dans une réponse devenue célèbre « pauvre... » mais notre éducation ne nous le permet pas.

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Thierry Lepaon n'a en revanche pas indiqué s'il assumait ce communiqué, ni l'allusion pour le moins hasardeuse à la Seconde guerre mondiale qui y est faite.

BONUS TRACK

Thierry Lepaon est dur avec le chef de l'Etat, au point, parfois, de s'arranger avec la réalité. Parmi les reproches formulés, celui d'avoir "refusé d'augmenter le Smic", "l'inverse des engagements de campagne sur la justice sociale". Une assertion pour le moins partiale, voire erronée.

1. François Hollande s'était gardé de promettre un coup de pouce au Smic pendant la campagne, se contentant d'affirmer vouloir "regarder ce qu'il est possible de faire", en avril 2012 au micro d'RTL .

2. Le coup de pouce a certes été minime - 0,6% selon les calculs du Monde -, mais il a bien eu lieu. L'annonce en a été faite le 26 juin dernier.

Du rab sur le Lab

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