Quand tout à coup, Jean-Marie Le Pen convoque Jean-Pierre Chevènement pour sa propre défense

Publié à 18h34, le 22 août 2015 , Modifié à 18h39, le 22 août 2015

Quand tout à coup, Jean-Marie Le Pen convoque Jean-Pierre Chevènement pour sa propre défense
© AFP

Il en a vraiment gros, Jean-Marie Le Pen. Vous nous direz, on commence à avoir l'habitude : depuis le début de la crise au FN, il défouraille dès que l'occasion se présente. Ses cibles sont toutes trouvées et jamais épargnées : Marine Le Pen et Florian Philippot. Petites innovations tout de même, samedi 22 août, deux jours après son exclusion du FN décidée par le bureau exécutif du parti.

Tout d'abord, et afin de bien démontrer que ce sont des forces "nuisibles" qui sont à l'oeuvre contre lui dans cette affaire, "le Menhir" a trouvé un nouvel argument : puisque Jean-Pierre Chevènement souhaitait, lui aussi, qu'il soit puni, c'est bien la preuve qu'il s'agit d'une manoeuvre orchestrée par l'ennemi, c'est-à-dire Florian Philippot (qui se réclame du "Che"). "La preuve par Chevènement", écrit-il ainsi dans un tweet accompagné d'une vidéo dans laquelle l'intéressé se prononce en faveur d'une exclusion de Jean-Marie Le Pen :

Que cela soit donc clair aux yeux du public : sa mise au ban de SON parti n'est rien d'autre qu'un coup de vil chevènementiste, là. En avril, dans sa très polémique interview à Rivarol, le plus vieux des Le Pen attaquait déjà Florian Philippot sous l'angle de son passé auprès de l'ex-candidat à la présidentielle. Il disait :

 

"

Je pense à l’influence nocive d’un homme que je trouve pour ma part tout à fait détestable : Jean-Pierre Chevènement. Il a les apparences d’un patriote alors qu’il est au fond un marxiste. L’influence chevènementiste, si elle continue de s’exercer, est nuisible. Cette tournure d’esprit m’est totalement étrangère.

"

Et puis ce samedi, il y a ce second message, digne d'une affiche "wanted", dans lequel le patriarche Le Pen aligne les visages de ces membres du BE qui l'ont exclu - Jean-François Jalkh, Wallerand de Saint-Just, Steeve Briois et Nicolas Bay - accompagnés de la mention "n'oubliez jamais" :

On notera l'absence sur ce document de Louis Aliot, lui aussi membre du BE, ce qui semble indiquer que dans l'esprit de Jean-Marie Le Pen, il ne fait pas partie du "peloton d'exécution". Le détail des votes lors de ce BE n'est pas connu, mais la décision a été prise "à la majorité requise" et non à l'unanimité. Marie-Christine Arnautu, seul soutien du fondateur du FN au sein de cette instance, a expliqué avoir été tenue à l'écart de la délibération et que celle-ci s'est faite sans vote. Louis Aliot, lui aussi, était déjà parti...

Contactés par Le Lab, ni Louis Aliot ni Jean-Marie Le Pen n'ont donné suite à nos appels.



À LIRE SUR LE LAB :

Les pro-Jean-Marie Le Pen ont (un peu) plus squatté les médias que les anti après l'exclusion du "Menhir"

Jean-Marie Le Pen sur son exclusion du FN : "Marine Le Pen commandait au téléphone le peloton d'exécution"

Du rab sur le Lab

PlusPlus