STÉRÉO - S’il y a des voix qui ne divergent pas au Front national, ce sont bien celles de Marine Le Pen et de son vice-président Florian Philippot. Même mots, même arguments, même éléments de langage. Et ce, quels que soient les sujets abordés ce vendredi 11 septembre.
Tous deux interrogés sur la proposition de Nicolas Sarkozy de créer un statut, provisoire, de réfugié de guerre , les deux têtes du Front national ont raillé l’ancien chef de l’Etat. "Nous ne pouvons plus accueillir personne aujourd’hui en France", a lancé Marine Le Pen ce vendredi sur France Info. Selon la présidente du FN, "il faut une politique de fermeté, parce qu’au fond, c’est la seule politique humaniste", a-t-elle affirmé avant de s’en prendre plus précisément à ce que Florian Philippot appelle "la nouvelle marotte" du président de Les Républicains :
"Ils (les réfugiés, ndlr) ne sont pas tous en train de fuir des guerres. Il y a beaucoup de fraude, des faux passeports syriens, des gens qui expliquent qu’ils viennent de Syrie alors qu’ils ne viennent pas de Syrie… Nicolas Sarkozy nous explique qu’il faut accueillir tous ceux qui proviennent d’un pays en guerre. Mais il y a 18 pays en guerre dans le monde, c’est 263 millions de personnes. Et je ne parle même pas des conflits régionaux. Par principe, on va accepter l’ensemble de ceux qui voudraient venir et qui seraient dans une situation de pays en guerre ? C’est objectivement une folie.
"
Même chiffre, même raisonnement du côté de Florian Philippot, en stéréo au même moment sur Radio Classique, pour qui "le droit d’asile est devenu une nouvelle filière d’immigration clandestine". Un numéro 2 frontiste qui se dit "très inquiet" par les propositions de Nicolas Sarkozy. "Je signale qu’il y a aujourd’hui 263 millions de personnes qui vivent dans le monde dans un pays en guerre", commence-t-il par dire en écho à sa présidente. Il ajoute :
"Est-ce que ça signifie qu’on pourra accorder l’asile à ces 263 millions de personnes en France ? On voit bien que c’est une position parfaitement intenable.
"
Jeudi, dans une longue interview au Figaro , puis sur TF1, Nicolas Sarkozy a déclaré souhaiter un statut de réfugié de guerre. "Nous devons les accueillir pour la seule période des conflits" , a déclaré l’ancien président. Une proposition qui "existe déjà" , selon Pierre Henry, le président de l’association Terre d’asile, qui regrette que Nicolas Sarkozy fasse une distinction entre les réfugiés.
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