Regroupement familial : Manuel Valls estime que les ministres qui ont répété ses propos "ne cherchent qu'à nuire"

Publié à 09h32, le 20 août 2013 , Modifié à 09h38, le 20 août 2013

Regroupement familial : Manuel Valls estime que les ministres qui ont répété ses propos "ne cherchent qu'à nuire"
Manuel Valls sur BFMTV le 20 août 2013 (image BFMTV)

Mais qui me veut du mal ? Après le séminaire gouvernemental consacré à la France de 2025, des propos de Manuel Valls sur la politique migratoire et la nécessité de repenser le regroupement familial dans dix ans ont été rapportés à la presse par d'autres ministres, choqués. Et ça, le premier flic de France ne le supporte pas.

Invité de BFMTV ce 20 août, Manuel Valls commence par condamner, sans les nommer, ceux qui brisent le secret des huis-clos de ministres. "Avez-vous bien dit que la question du regroupement familial pourrait être revue ?", lui demande Jean-Jacques Bourdin. Réponse du ministre :

Je suis très gêné par votre question. Parce que, moi, je suis très respectueux du secret des discussions que nous avons au sein des réunions de ministres. (...)

Jean-Jacques Bourdin, je suis gêné par votre question parce que ça m’oblige à dire ce que j’ai pu dire, précisément, au sein du conseil des ministres.

Quelques minutes plus tard, il concluera son propos en revenant sur ce qui est vraiment "gênant", à ses yeux, dans cette affaire :

Ce qui est gênant, c’est qu’il y ait ce genre d’informations, de propos déformés qui sortent du conseil des ministres et qui ne cherchent qu’à nuire.

Une position de rejet des ministres qui ont pu parler partagée par certains collègues du gouvernement ce mardi. A l'image de Michel Sapin qui, sur France Info, prend ses distances avec ceux qui ont pu faire des commentaires :

J’écoute les gens et je ne parle pas à l’extérieur pour dire n’importe quoi.

Ce mardi, Libération et Le Parisien rapportent des morceaux du séminaire grâce à des témoignages de ministres "outrés". L'un juge que Manuel Valls a "franchi un cap hallucinant", un autre ajoute que "ça pose un vrai problème politique".

Sur le fond, Manuel Valls ne dément pas avoir abordé la question migratoire et celle du regroupement familial. Mais 1) il tient à replacer ses propos dans un contexte, 2) à préciser que le regroupement familial devra être questionné comme "l'ensemble de nos politiques migratoires" et 3) à s'appuyer sur son collègue Laurent Fabius :

Nous avons eu un séminaire consacré à la France dans 10 ans. (…) Et dans les grandes évolutions du monde il y a évidemment la démographie: 8 milliards d’habitants sur la planète, 2 milliards en ce qui concerne l’Afrique.

Les changements impliquent des changements sur le plan alimentaire, des transports, économique, éducatif et sur le plan migratoire.

Et Laurent Fabius lui-même a rappelé ces chiffres, c’est lui qui les a donnés! Près de 2 milliards en Afrique.

Et quand on aborde ces questions là, il faut en tirer toutes les conséquences.

Et j’ai dit – ce n’est pas la première fois, et je ne suis pas le seul à le dire - qu’il faut rebâtir un partenariat avec l’Afrique, notamment sur la question migratoire.

C’est l’ensemble de nos politiques migratoires qui devront être questionnées, pour la France et pour l’Europe, et toutes les questions seront posées, et parmi d’autres, la question du regroupement familial peut être posée. Ce n’est pas nouveau.

Du rab sur le Lab

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