Rentrée médiatique : Jean-Luc Mélenchon 1 – Marine Le Pen 0

Publié à 12h52, le 04 septembre 2012 , Modifié à 12h52, le 04 septembre 2012

Rentrée médiatique : Jean-Luc Mélenchon 1 – Marine Le Pen 0
Marine Le Pen sur le plateau de BFMTV le 4 septembre et Jean-Luc Mélenchon à la Bastille le 22 août (Capture d'écran Maxppp)

PSCHITT. Après deux mois de silence estival, Marine Le Pen a fait sa rentrée politique ce 4 septembre sur BFMTV … sans grand fracas. Celle qui veut se présenter comme "le leader de l’opposition au système" a tenté de faire entendre sa voix sur le traité budgétaire européen, promettant "une action de grande ampleur pour redonner la parole aux Français toujours invisibles". Sans plus de précision.

Le Lab compare sa rentrée média à celle de l’autre grand opposant protestataire au pouvoir, Jean-Luc Mélenchon.

  1. Trois semaines de retard

    Sur BFMTV

    Discret retour de vacances pour Marine Le Pen ce 4 septembre sur BFMTV. Ce qui devait marquer sa grande rentrée politique [Florian Philippot en a même fait le teasing sur son compte facebook] n’avait rien de tonitruant, et ça se mesure assez facilement : peu de reprises, un compteur de tweets qui reste bas.

    Car la présidente du FN a eu beau se présenter comme "le leader de l’opposition au système", le terrain est déjà occupé depuis trois semaines par un certain Jean-Luc Mélenchon.

    Le tout est une histoire de timing. Le leader du Front de gauche a choisi de faire sa rentrée politique dès le 15 août à grand renfort de déclarations chocs. Le jour de l’Assomption, Jean-Luc Mélenchon prévient dans un billet de blog qu’il s’exprimera "dans la semaine, ici ou là", où on lui proposera "des espaces sans pugilat ni traquenard".
     
    Cet espace, il le trouve dans le Journal du Dimanche le 18 août. Réquisitoire contre le début de quinquennat de François Hollande et formule qui va marquer les esprits, Jean-Luc Mélenchon lance son "cent jours pour presque rien". Le voilà assis dans le fauteuil de l’opposant farouche, il n’a plus qu’à dérouler. Les jours qui suivent sont marqués par des attaques directes contre Jean-Marc Ayrault, lui-même ne se privant pas de répondre. Sur le fond, il s’en prend tout particulièrement au traité budgétaire européen, réclame un référendum et lance un appel massif à manifester pour  "montrer la force qui dit non".

    Alors quand Marine Le Pen arrive trois semaines plus tard et parle d’une vague "action de grande ampleur", cela fait pschitt. Face à Jean-Jacques Bourdin ce 4 septembre, elle se montre imprécise. La nature de son action ?

    Je vous le dirai en temps utile.

    Nous ferons une action de grande ampleur pour redonner la parole à ceux qui sont toujours les Français invisibles. (…)

    Nous allons faire une action peut-être plus directe pour que les Français puissent exprimer directement ce qu’ils pensent du traité européen.

    Et de conclure par un :

    Je vais réfléchir à l’action la plus efficace.

    Le flou qui vient rajouter du flou : Sans évoquer cette fameuse "grande action", Gilbert Collard, député du Rassemblement bleu marine, réfute en tout cas l'idée d'une manifestation ce même 4 septembre dans Nice Matin :

    Manifester reste la grande festivité guerrière des gens de gauche. Ils ont l'impression qu'on gagne avec les pieds. Moi je pense qu'on gagne avec la tête.

Du rab sur le Lab

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