Reprenant le thème de "l'identité nationale", Sarkozy vante une France "pays chrétien dans sa culture et dans ses mœurs"

Publié à 07h20, le 09 juin 2016 , Modifié à 09h53, le 09 juin 2016

Reprenant le thème de "l'identité nationale", Sarkozy vante une France "pays chrétien dans sa culture et dans ses mœurs"
Nicolas Sarkozy lors de son discours sur "l'identité nationale" à Lille, mercredi 8 juin 2016 © PHILIPPE HUGUEN / AFP

BACK TO BASICS - Certains, chez Les Républicains, aimeraient que les "racines chrétiennes de la France" soient inscrites dans la Constitution. Une proposition défendue en particulier par le député Éric Ciotti, soutien de Nicolas Sarkozy pour la primaire de la droite. Le président de LR n'a pas forcément repris l'idée à son compte. Il défend en revanche bec et ongles cette vision de la France, "pays chrétien".

Cela est loin d'être nouveau chez lui, mais attendez vous à un retour en force de cet argumentaire de sa part dans les mois qui viennent. Ce fut ainsi l'un des principaux axes de son discours en forme de retour aux sources et de défense de "l'identité nationale", à Lille mercredi 8 juin. Réinvestissant ce thème central de ses campagnes présidentielles de 2007 et 2012, le candidat non encore déclaré à la primaire de la droite a ainsi longtemps discouru sur la composante religieuse de cette fameuse "identité", déclarant notamment :

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[La France est un] pays chrétien dans sa culture et dans ses mœurs, un pays ouvert, accueillant, tolérant.

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"La France est un pays d'églises, de cathédrales, d'abbayes, de calvaires" et "un pays d'empreinte chrétienne, un pays né du baptême de Clovis", a encore fait valoir l'ancien chef de l'État.

Il a également précisé qu'en tant que "chrétien", "les plaisanteries de mauvais goût contre l'Eglise ne [le] font pas rire"... mais qu'en tant que "Français", il se "battrait pour qu'on ait le droit de faire ces caricatures" car "en France, on a le droit de critiquer les religions".

Un discours identitaire aux très forts accents religieux, donc, qui est aussi passé par ce développement sur l'islam :

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Ce qui, paradoxalement, a permis ce réveil de la conscience nationale, c'est précisément la question de l'immigration et celle de l'islam. Pendant des décennies, l'intégration, c'était le devoir pour le nouvel arrivant sur notre territoire de se fondre dans la communauté nationale, d'adopter notre langue, notre culture, nos mœurs. Le minoritaire s'intégrait dans la majorité et devenait à son tour le légataire de la mémoire et de l'histoire collectives. Nous n'étions pas tous les héritiers directs de Clovis, mais tous nous nous reconnaissions dans cet ancêtre commun parce que tous, nous étions Français.



Et puis l'ordre des facteurs a été inversé. Nous avons dit aux candidats à l'entrée sur notre territoire : 'Nous allons vous prendre comme vous êtes, c'est nous qui allons nous adapter à vous.' Intégrer, désormais, cela voulait dire : la majorité va s'adapter à ses minorités, accepter leurs langues, leurs valeurs, leurs mœurs, et s'excuser d'être elle-même.



Et voilà comment nous avons vu des drapeaux étrangers à la place du drapeau tricolore dans nos stades de football, où l'on sifflait la Marseillaise, des médecins à qui l'on refusait le droit de s'occuper des femmes dans nos quartiers et des revendications scandaleuses d'horaires différenciés pour les hommes et pour les femmes dans les piscines. Cette réalité, nous n'en voulons pas.

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Une saillie qui lui a valu une véritable ovation des quelque 800 militants (contre 1.500 annoncés) et 30 parlementaires présents. Et Nicolas Sarkozy de préciser que "chacun a droit de vivre sa religion, les musulmans comme les autres" :

Un discours que vous pouvez retrouver en intégralité en vidéo sur la page Facebook de l'ancien président de la République.



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