Roselyne Bachelot demande la carte de presse: "Je suis une journaliste engagée, et alors ?"

Publié à 16h30, le 01 mars 2013 , Modifié à 17h01, le 01 mars 2013

Roselyne Bachelot demande la carte de presse: "Je suis une journaliste engagée, et alors ?"
Roselyne Bachelot sur le plateau de D8, le 3 octobre 2012 (Maxppp).

POURQUOI PAS MOI ? - Elle trouve ça normal. Naturel. Sa carte de presse, Roselyne Bachelot la veut. Et ne laissera personne dire qu'elle n'est pas légitime. C'est dans les colonnes de M, le Magazine du Monde (daté du samedi 2 mars) qu'on l'apprend.

Elle fût militante, députée, puis ministre, toujours engagée à droite ? La nouvelle chroniqueuse du Grand 8 de Laurence Ferrari sur D8 ne voit pas le problème. Quitte à envoyer en l'air la sacro-sainte objectivité journalistique :

Je suis une journaliste engagée, et alors ? D8 me demande justement de donner mon avis. Et puis, tout le monde sait que Laurent Joffrin (directeur de publication du Nouvel Observateur, NDLR) est de gauche et Ivan Rioufol (éditorialiste, NDLR) de droite, et ça ne gêne personne.

En général, quand je dis ça, on me rétorque: 'Ah oui, c'est vrai'.

Celle qui n'hésite pas à balancer gros mots et vacheries chaque matin sur D8 devra, si elle demande son sésame journalistique, remplir les critères de la commission de la carte d'identité des journalistes professionnels (CCIJP). Il faudra pour cela prouver que son activité de chroniqueuse est son occupation principale et régulière. Mais également que son salaire constitue plus de 50% de ses ressources. Un salaire qui avait d'ailleurs été très commenté lors de son embauche. Si la commission décide de lui attribuer la carte, Roselyne Bachelot pourra donc rentrer dans les musées nationaux gratuitement, et déduire 7650 euros de son revenu imposable chaque année

Roselyne Bachelot fait décidement tout comme son père (mais à l'envers). Jean Narquin cède sa circonscription du Maine-et-Loire à sa fille lors des législatives de 1988. Mais avant de mener une carrière politique, l'homme fût surtout... journaliste. Ce résistant est en effet engagé par Le Berry Républicain après la guerre, alors que le journal est en manque de plumes, les collaborationnistes ayant tous été remerciés.

Egalement membre du Haut Conseil à l'égalité hommes-femmes, Roselyne Bachelot fera figure d'ovni dans la profession. Mais elle pourra s'appuyer sur son pendant masculin: Jean-Michel Baylet. Le sénateur du Tarn-et-Garonne et président du Parti Radical de Gauche est également patron du groupe La Dépêche du Midi. Et surtout titulaire d'une carte de presse, comme l'indique l'Express en octobre 2011.

L'ancien candidat à la primaire socialiste est titulaire d'une carte portant un numéro "autour de 30 000" (plus le numéro est élevé, plus l'attribution est récente). Roselyne Bachelot, si elle obtient la sienne, devra porter un matricule situé autour des 120 000. Une jeune journaliste. Stagiaire, même: la commission impose un délai de deux ans de carte de presse avant de faire entièrement partie du club.

Du rab sur le Lab

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