Sarkozy : coup de bambou ou coup de poker ?

Publié à 10h35, le 24 janvier 2012 , Modifié à 22h57, le 24 janvier 2012

Sarkozy : coup de bambou ou coup de poker ?
Nicolas Sarkozy, le 12 janvier dernier, à Lille.

Quelques mots lâchés en "off" devant des journalistes par le président Sarkozy créent l'émotion ce mardi matin. Pour notre blogueur Guy Birenbaum, les mêmes phrases peuvent avoir deux sens. Ou trois...

  1. Retenez-moi...

    C'est Le Monde qui est le plus précis :

    "En cas d'échec, j'arrête la politique, oui c'est une certitude. De toute façon, je suis au bout. Dans tous les cas, pour la première fois de ma vie, je suis confronté à la fin de ma carrière. Celle-ci, ajoute-t-il [le président], peut intervenir dans quelques mois ou dans cinq ans". Et plus loin : "Je suis avocat, j'ai toujours eu un cabinet et je suis passionné de tas de choses, explique aujourd'hui le président à son entourage. En tout cas, je changerai de vie complètement, vous n'entendrez plus parler de moi !"

    Quelques journalistes évoquent donc ces confidences depuis ce matin.

    Des confidences, un "off the record" autorisés, bien évidemment, et qui ne tombent pas n'importe quand mais juste au moment où François Hollande a réussi son entrée en campagne et surtout alors que ces satanées courbes de sondages continuent à ne pas se croiser (Nicolas Sarkozy ne remonte pas dans les intentions de vote). Que peuvent bien signifier ces mots lâchés pour être répétés ?

    Hypothèse 1, le président sent qu'il a perdu la main et il le dit. Après tout, ayant toujours été extraverti, voire exhibitionniste, pourquoi Nicolas Sarkozy ne le serait-il pas alors qu'il est au plus bas ? La question peut se poser.

    Hypothèse 2, le président qui n'est toujours pas candidat, ne l'oublions pas, tente d'occuper les médias, de mobiliser ses soutiens et d'inspirer une forme de nostalgie en évoquant la défaite. Il s'agirait alors d'un chapitre de plus dans l'éternel storytelling sarkozyste. Dans ce cas les journalistes instrumentalisés serviraient de porte-voix. La tactique est bien connue, mais elle n'est pas sans risque.

    Hypothèse 3, comme ceux qui observent au jour le jour cette campagne présidentielle si particulière, le président ne sait pas grand chose de ce qui va advenir, en dépit des capteurs multiples et variés dont il dispose. Il lance donc un ballon d'essai, comme il l'a fait si souvent par le passé. Sans savoir très clairement où, ni sur qui il retombera.

    À suivre, donc, avec précaution et surtout prudence...

  2. Et vous qu'en pensez-vous ?

    Quel est votre avis sur cette "confidence" de Nicolas Sarkozy ? Déposez votre contribution dans l'espace commentaires de cet article. N'hésitez-pas, non plus, à nous faire part de vos trouvailles (documents, articles, vidéos) sur ce sujet !

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