Ségolène Royal conseille au gouvernement de reporter l'application de l'écotaxe "sans date"

Publié à 17h27, le 17 novembre 2013 , Modifié à 19h13, le 17 novembre 2013

Ségolène Royal conseille au gouvernement de reporter l'application de l'écotaxe "sans date"
(Maxppp)

LE CONSEIL DU JOUR - Invitée du 12/13 sur France 3 ce 17 novembre, Ségolène Royal a conseillé au gouvernement - qui a suspendu l'écotaxe jusqu'à nouvel ordre - de la "reporter"sine dine. Ou plus précisément "jusqu'à ce qu'il y ait des alternatives aux transports routiers".

La présidente de Poitou-Charentes, qui considère qu'en n'étant "ni au gouvernement, ni au Parlement" son rôle est "d'assumer une certaine liberté de parole", ne veut pas supprimer cette taxe pour ne pas relancer de polémique. Mais juste la laisser s'endormir doucement :

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Pour l'instant elle est suspendue. Il faut reporter l’application de l’écotaxe.

Le principe a été voté par le Parlement donc pour la supprimer il faut de nouveau un vote du Parlement et je ne pense pas que ce soit une bonne chose de recommencer les polémiques sur ce sujet.

En revanche, le pouvoir exécutif a la capacité de dire : voilà, quelque chose a été voté, l’application se passe mal, une mise au plat est aussi à faire et une enquête parlementaire sur les flux financiers qui sont liés à l’écotaxe, donc le gouvernement pourrait annoncer le report de l’écotaxe, sans date.

Jusqu’à ce qu’il y ait des alternatives aux transports routiers car la taxe écologique ne doit pas être punitive (…). Taxer sans permettre aux gens de changer de comportement, ce n’est pas juste.

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Plus tard dans l'interview, Ségolène Royal va livrer un autre conseil à François Hollande : s'inspirer de François Mitterrand. Il faut dire que l'idée lui est soufflée par le journaliste qui lui demande si, face aux records d'impopularité  que connaît le président, ce dernier doit "faire du Mitterrand".

Ségolène Royal acquiesce et cite en exemple les fortes manifestations de 1983 qui avaient fait reculer François Mitterrand sur la réforme de l'école privée. Une bonne chose selon elle, et un modèle à suivre pour François Hollande :

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Vous savez les époques se succèdent et ne se ressemblent pas forcément. Mais il y a des grandes traditions en politique ou des grands fondamentaux.

Que s’est-il passé en 83 ? Il y a eu de grandes manifestations contre la réforme de l’école privée. C’était très fort. François Mitterrand a retiré cette réforme et les Français lui en ont su gré.

Ça veut dire qu’il avait écouté, on n’a pas dit "il a cédé à la rue".

Il a écouté un certain nombre de choses et il a retiré cette réforme et puis ensuite il a effectivement changé de gouvernement mais ça, c’est au chef de l'Etat d’en décider. Je ne veux pas épiloguer.

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Autrement dit, François Hollande ne doit pas avoir peur de faire machine arrière lorsque ses idées sont mauvaises.

De fait, l'écoute des protestations et les changements de plan sont déjà une méthode de gouvernance pour François Hollande. Qu'il s'agisse du mouvement des entrepreneurs "pigeons ", de la TVA sur les centres équestres ou de la suspension de l'écotaxe, le chef de l'Etat n'a pas hésité à revenir sur des décisions déjà actées.

Ségolène Royal ne précisera pas si sa référence à François Mitterrand et au revirement de 1983 est un encouragement pour la méthode Hollande ou une incitation à remettre en cause davantage de réformes.

Du rab sur le Lab

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