LA LISTE - Les premières investitures pour les législatives rendues publiques par En Marche ! révèlent un goût certain pour la provocation. Parmi les 14 candidats annoncés par le mouvement d'Emmanuel Macron le 7 avril, certains iront en effet batailler sur des circonscriptions tenues par des cadres ou ténors du Parti socialiste, y compris... son patron, Jean-Christophe Cambadélis. L'objectif de confrontation est donc très clair.
"L'échantillonage, c'est contre Christophe Borgel, contre Jean-Christophe Cambadélis, contre Sandrine Mazetier", peste Luc Carvounas mardi 11 avril. Dans une interview à L'Opinion, le sénateur proche de Manuel Valls qui fait toujours la campagne de Benoît Hamon va même plus loin, affirmant que d'après ce que des élus macronistes et des journalistes lui ont dit, l'ex-ministre de l'Économie a dressé une "liste noire" de responsables socialistes à faire battre aux législatives.
Il dit :
"- Luc Carvounas : On voit bien quelle est la stratégie, parce que monsieur Macron - et ce n'est pas moi qui le dis, ce sont ses amis les plus proches dont monsieur [François] Patriat, ancien président de la région Bourgogne - nous explique qu'il y a une liste noire contre des socialistes. Il faut aussi que celles et ceux qui soutiennent monsieur Macron...
- Journaliste : Vous voulez dire que monsieur Macron a une liste de ceux qu'il veut faire battre au PS ?
- Luc Carvounas : Qu'il veut faire battre et pour reprendre son expression - c'est pas moi qui l'ai dit, c'est lui-même, ça m'a été rapporté par un de vos confrères, voyez-vous -, il veut des victimes expiatoires. Faut qu'on soit bien au clair de ce que veut faire monsieur Macron, hein !
"
L'élu du Val-de-Marne a donc beaucoup de mal à encaisser cette volonté macroniste de "conquête vis-à-vis de nous tous", et ne déplore que plus encore le soutien que lui ont apporté "des socialistes et parmi les plus éminents", citant nommément Manuel Valls et Jean-Yves Le Drian. Il note encore : "Il aime plus la droite que la gauche."
"Le remerciement [d'Emmanuel Macron], c'est de dire en gros : 'Vous êtes bien gentils mais j'ai rien demandé' et 'je pose 577 candidats partout", ironise enfin Luc Carvounas, qui avait déjà attaqué le candidat à la présidentielle sur le front des législatives au mois de janvier, l'accusant de ne chercher qu'à récupérer des financements publics.
À LIRE SUR LE LAB :
> Pour Luc Carvounas, Manuel Valls "se trompe" en refusant de soutenir Benoît Hamon