Syrie : la Constitution revue et corrigée par NKM

Publié à 09h35, le 02 septembre 2013 , Modifié à 09h39, le 02 septembre 2013

Syrie : la Constitution revue et corrigée par NKM
NKM, le 2 septembre, sur BFMTV et RMC (capture d'écran)

OUI MAIS … - Ne cherchez pas : contrairement à certains de ses petits camarades de l’UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet ne fait pas dans l’injonction au président de la République pour lui réclamer que le Parlement soit consulté par vote sur la question d’une intervention militaire en Syrie.

Enfin, ça, c’est pour le discours officiel, que l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy et actuelle candidate UMP à la mairie de Paris, martèle ce lundi 2 septembre, invitée de BFMTV et RMC, en se réfugiant même derrière sa tradition familiale gaulliste – son grand-père a été proche de Gaulle, dont il fut l’ambassadeur.

Officiellement, donc, NKM ne veut pas "exiger" quoi que ce soit du président de la République, et, sans le citer nommément, fait des gammes autour de l’article 35 de la Constitution, qui énonce que :

Le Gouvernement informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l'étranger, au plus tard trois jours après le début de l'intervention. Il précise les objectifs poursuivis. Cette information peut donner lieu à un débat qui n'est suivi d'aucun vote.

Ce 2 septembre, NKM explique ainsi en boucle :

Sur la question du vote : la Constitution ne l’y oblige pas, et donc moi je suis un peu réservée sur toutes les expressions qui sont : « on exige », « il faut absolument que », etc. »

Mais également comme cela, avec un petit passage sur la famille :

Moi, je défends les institutions de la 5è République, je viens d’un milieu gaulliste, je défends les institutions de la 5è République, je ne lancerai pas d’injonction au président de la République sur un sujet auquel la Constitution ne l’y oblige (pas).

Il est chef des armées, il a le droit de ne pas le demander.

... quitte à se répéter un peu :

La Constitution fait que c’est le président de la République qui est chef des armées, je suis attachée à nos institutions (…). 

(Le vote), je ne suis pas de ceux qui l’exigent, je n’aime pas le terme exiger.

Problème ? NKM n’a manifestement pas envie de donner un blanc-seing au chef de l’Etat pour autant, et a donc trouvé un argument totalement circonstanciel pour relire la Constitution. 

Car l’autre élément clef de son argumentaire, face à Jean-Jacques Bourdin, c’est la "faiblesse" de François Hollande. Ce qu’elle répète à cinq reprises.

Ca donne ça :

Une fois : 

Le problème, c’est qu’aujourd’hui, il est tellement affaibli, il a une position qui est tellement incertaine, qu’on a l’impression qu’il n’y a pas d’autre solution.

Deux fois : 

Quelque part, si vous voulez, c’est sa faiblesse qui l’y amène et l’y oblige.

Trois fois :

Maintenant, je constate (…) que sa situation est telle (...) que probablement, il peut difficilement y aller, compte tenu de sa situation et de son état de faiblesse, sans le demander. 

Mais c’est sa situation qui fait ça.

Quatre fois :

Maintenant, le président de la République s’est mis aujourd’hui dans un tel état de faiblesse.

Et cinq fois :

Je dis simplement que le président de la République s’est mis dans un tel état de faiblesse… et qu’il y a une telle inquiétude, un tel étonnement sur la mauvaise qualité de notre relation avec nos partenaires (…) américains avec lesquels on imagine faire une intervention pour qu’aujourd’hui il n’y ait pas vraiment d’autre solution.

La "faiblesse" du président de la République qui l’obligerait à passer par le Parlement avant de s’engager en tant que chef des armées : voilà une lecture insolite de la Constitution, définitivement peu conforme à l’héritage gaulliste pourtant martelé par la candidate à la mairie de Paris.

Du rab sur le Lab

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