Tout sur le MES

Publié à 15h47, le 21 février 2012 , Modifié à 17h48, le 21 février 2012

Tout sur le MES
Jean-Claude Juncker montre le traité établissant le MES, le 11 juillet 2011 à Bruxelles (Reuters)

Le texte sur la création du Mécanisme européen de stabilité (MES) doit être ratifié par l'Assemblée nationale mardi 21 février, dans l'après-midi.

Vous n'aviez jamais entendu parler de ces trois petites lettres auparavant ? Vous ne comprenez pas quand on vous dit que le MES remplace le FESF ? Le Lab est là pour ça et vous propose une tentative de réponse en quatre points.

  1. Le MES, c'est quoi ?

    Sur lejdd.fr

    Le mécanisme européen de stabilité (MES), voulu par le couple Merkozy, a pour vocation première de remplacer le Fonds européen de stabilité financière (FESF), créé le 9 mai 2010 alors que s'esquissait la crise des dettes souveraines européennes.

    Le JDD.fr en rappelle le principe :

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    Chaque pays remplit une cagnotte collective– l'enveloppe initiale s'est élevée à 440 milliards d'euros. Quand l'un des membres est en difficulté, il peut bénéficier d'un prêt exceptionnel tant au niveau de la somme que du taux d'intérêt pour pouvoir se désendetter. C'est ce qui s'est passé avec la Grèce, même si l'aide accordée via le FESF n'a pas suffi à éloigner le spectre de la faillite. Le bilan du FESF n'est pas forcément négatif : une aide financière accordée à Dublin a permis à l'Irlande de sortir de la dépression.

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    Seulement, la fin du FESF est programmée pour 2013. "D'où la nécessité d'un fonds de secours durable, le MES. Ce dernier aura pour forme juridique celle d'une institution de droit public international et ne couvrira, dans un premier temps, que les besoins de la zone euro", précise le site.

    Pour apporter une assistance financière, le MES disposera de deux types d'instruments : "des prêts à court ou moyen terme, ainsi que des interventions sur les marchés des émissions souveraines– autrement dit, le marché de la dette soumis à de fortes pressions depuis la crise de l'été dernier".

    Avec le Fonds monétaire international (FMI), le MES proposera un protocole d'accord au pays demandeur : un package de mesures d'austérité, que les deux fonds estimeront nécessaires pour pouvoir enrayer la crise, en échange de l'argent prêté, signale le JDD.fr.

  2. Quel est l'enjeu du vote à l'Assemblée ?

    Sur lejdd.fr

    Le MES, "ce complexe traité instaurant une sorte de FMI européen" a été signé le 2 février par les 17 membres de la zone euro. "Reste à le ratifier…", rappelle Bastamag, dans un article intitulé "Pourquoi le MES est une aberration ".

    C'est pourquoi l'Assemblée nationale doit valider mardi par vote le traité européen qui permettra la naissance du MES. Une fois voté par les députés, le groupe UMP disposant à lui seul de la majorité absolue à l'Assemblée, le texte sera examiné par le Sénat, où la gauche est majoritaire, le 28 février.

  3. Pour ou contre ?

    Sur blogbang.com

    POUR : L'UMP et le Nouveau Centre, majoritaires, vont voter ce texte.

    NE VOTENT PAS : Les députés socialistes ont annoncé vouloir s'abstenir sur ce vote. Le président du groupe PS à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault a précisé la position de ses camarades : 

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    Le vrai message que nous voulons adresser, c'est que si ce qui va être signé le 1er mars, ce n'est que de l'austérité, alors l'Europe ne pourra pas s'en sortir.  

    Notre abstention est dynamique, offensive. Le vote non aurait donné l'impression de ne rien décider .

    La question cruciale, c'est le traité– le pacte de stabilité budgétaire – tel qu'il se présente aujourd'hui ne prévoit pas d'engagement fort en faveur de la croissance.

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    CONTRE : EELV et le groupe du Front de gauche annoncent qu'ils voteront contre.

    L'eurodéputé et candidat du FdG Jean-Luc Mélenchon, le 8 février 2012 à Montpellier :

  4. La droite dénonce dans l'abstention PS une "faute historique"

    Sur leparisien.fr

    François Fillon a qualifié mardi de "faute historique" cette abstention annoncée, en s'exprimant devant le groupe UMP à l'Assemblée, selon une source proche du groupe et confirmée dans son entourage par LeParisien.fr .

    Dans le contexte de l'accord conclu dans la nuit de lundi à mardi sur la Grèce, "le refus des socialistes français de voter le MES est une faute historique qui démontre leur sectarisme", a réagi François Fillon. "Ils préfèrent fragiliser la zone euro que de voter avec la majorité (...) Ils préfèrent leur intérêt électoral que l'intérêt général européen", a ajouté le Premier ministre.

    "C'est scandaleux, c'est une vraie faute politique", a renchéri devant la presse le chef de file des députés UMP, Christian Jacob. "Si c'était fait pour des convictions, après tout, pourquoi pas? Mais là, on est vraiment dans l'accord électoraliste comme les socialistes l'ont fait avec les Verts. C'est pour donner un gage à Mélenchon", a-t-il ajouté en dénonçant "une petite magouille électorale".

  5. Le MES voté

    Sur europe1.fr

    Le Mécanisme européen de stabilité a été adopté hier par l'Assemblée. 256 voix pour, 44 contre et 131 abstentions, et un PS montré du doigt, principalement par jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche, ne s'est pas du tout satisfait de cette abstention. "Comment un parlementaire de gauche peut s'abstenir" sur le MES qui donne "le médicament qui va tuer la Grèce" et impose à tous "le modèle austéritaire?", a-t-il demandé devant la presse, nous rapporte Europe1.fr.

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