Yoann Gillet, conseiller régional d'Occitanie et secrétaire départemental du FN du Gard, n'est pas un nazi. Ni un néonazi. Cela peut sembler évident pour l'intéressé mais l'élu frontiste tient tout même à mettre les choses au clair. Il entend surtout faire acter cette idée par la justice française.
Ce lundi 22 août, Yoann Gillet annonce en effet avoir porté plainte contre Pierre Serre, directeur de la publication de La Gazette de Nîmes , hebdomadaire qui, comme son nom l'indique, traite de l'actualité nîmoise.
L'élu FN s'insurge aujourd'hui contre un article paru le 7 juillet dernier. Il y est question d'un conseil municipal de Nîmes le 2 juillet et du vote, au cours de ce conseil, des subventions aux associations. L'élu FN veut un vote pour chaque association car il considère que "certaines font de la politique et appellent à voter contre nous", explique-t-il au Lab. Lors du Conseil municipal, Yoann Gillet visait essentiellement deux associations : Mille couleurs, association d'habitants d'un quartier populaire de Nîmes, et la Ligue de l'enseignement.
La Gazette de Nîmes écrit :
"C'est sûr Mille couleurs et la Ligue de l'enseignement c'est pas l'amicale des anciens de la division Charlemagne…
"
Pour les personnes n'ayant pas été attentives en cours d'histoire, la division Charlemagne est une unité de la Wafen SS essentiellement composée de Français qui combattirent de manière volontaire pour le IIIe Reich.
Forcément, la comparaison n'est pas des plus sympathiques. "Ils s'en prennent souvent à nous, ils ont l'habitude de faire des papiers pas objectifs", explique au Lab Yoann Gillet sans toutefois donner d'exemples précis. Mais c'est la première fois qu'ils vont aussi loin. Ça ne me fait pas rire du tout. C'est beaucoup trop grave pour que je me contente d'un simple droit de réponse".
Fred Delon, rédacteur en chef de La Gazette de Nîmes, plaide l'ironie, l'humour. "On ne le compare pas directement à la division Charlemagne. L'article est paru dans une page 'rumeurs' où l'on essaye d'être un peu incisif. C'est tout", dit-il au Lab.
Le journaliste confirme néanmoins la grande fraîcheur des relations entre Yoann Gillet et la publication locale. "Il refuse toutes les demandes d'interviews. Mais c'est vrai que quand les élus FN parlent, ils disent souvent des bêtises", lance-t-il.
Mais pourquoi tant de haine ? Yoann Gillet dénonce les méthodes des journalistes, fustige des "interviews tronquées". Fred Dulon parle, pour sa part, d'un comportement anti-presse en vigueur au FN. Il raconte :
"Ils avaient un mur des cons dans leur local du FN du Gard. Je ne sais pas s'ils l'ont toujours mais la dernière fois qu'on a dû y aller, durant les municipales, on y figurait en bonne place.
"
Le rédacteur en chef de La Gazette de Nîmes évoque également un article paru "il y a quelque temps" sur le passé politique de Yoann Gillet et qui n'aurait pas du tout plu à l'intéressé. Il y était fait référence au passage de l'élu frontiste à l'UMP dans sa jeunesse. "Mais j'ai été déçu du sarkozysme et j'ai décidé d'adhérer au FN en 2008", se justifiait-il en mars 2015 auprès d'Objectif Gard .