Manuel Valls président de la République un jour ? "C'est possible", répond le ministre de l'Intérieur en interview ce vendredi en interview dans la matinale de Radio Catalunya, à laquelle il répondait en catalan. "Mais ça n'est pas d'actualité", précise-t-il dans la foulée.
Le premier flic de France donnait un entretien un peu inhabituel. Il était dans la ville qui l'a vu naître, Barcelone, pour assister à une exposition des oeuvres de Xavier Valls, son père, artiste peintre catalan décédé en 2006. Pour l'occasion, il a accueilli une équipe de Radio Catalunya, radio publique de Catalogne, dans une maison familiale.
Et il n'a pas caché ses ambitions. Oui, il peut devenir un jour chef de l'Etat, a-t-il dit, ajoutant qu'en France c'est possible que quelqu'un avec des origines étrangères accède à ces responsabilité, donnant l'exemple de Nicolas Sarkozy, "d'origine hongroise".
"Mais pour l'instant ce n'est pas le sujet", s'est empressé de rappeler l'homme de la place Beauvau, mettant en avant sa "loyauté"à François Hollande, y compris en 2017.
"Je suis de double culture", a souligné Manuel Valls, mais "totalement Français".
J'essaie de parler catalan, j'essaie de parler espagnol, je passe peu d'heures à Barcelone mais pour moi elles sont importantes, elles me rappellent mon enfance. C'est une partie de ce que je suis. Je suis totalement français, je suis ministre. C'est aussi la force de la France que d'avoir un fils de catalan, d'espagnol, qui puisse être ministre de l'Intérieur et et puisse être candidat à l'élection présidentielle comme je l'ai fait pendant les primaires du Parti socialiste.
Manuel Valls a défendu une vision de la France porteuse des valeurs d'ouverture et d'universalité, prenant exemple sur sa personne mais également sur celle de Najat-Vallaud Belkacem, porte-parole du gouvernement :
En France, la porte-parole du gouvernement est franco-marocaine, c'est ça la France, un pays qui regarde le monde et qui est universelle.
BONUS-TRACK :
Manuel Valls a été plus frileux sur une question phare dans le débat politique espagnol du moment : l'indépendance de la Catalogne et un éventuel référendum pour y parvenir.
Je ne peux pas parler de la question catalane, le gouvernement français a une bonne relation avec l'espagnol.
(...)
Je peux répondre avec une pirouette. Mon père était un catalaniste, on a toujours parlé catalan à la maison, il a été accueilli par Madrid dans les années 70, avant que la Catalogne ne se souvienne qu'il était un grand peintre. Avec cette réponse je crois qu'on peut comprendre ce que je pense.