Une ancienne assistante parlementaire porte plainte pour agression sexuelle contre le député LREM Christophe Arend

Publié à 18h12, le 20 octobre 2017 , Modifié à 12h17, le 26 décembre 2017

Une ancienne assistante parlementaire porte plainte pour agression sexuelle contre le député LREM Christophe Arend
Compte Twitter du député Christophe Arend. © Capture écran

[EDIT 29/11] La plainte pour "harcèlement et agression sexuelle" visant le député LREM de Moselle, Christophe Arend, a été classée sans suite mercredi 29 novembre en raison du "comportement ambigu" de la plaignante, annonce le parquet de Sarreguemines auprès de l'AFP. Selon des "messages échangés entre la plaignante et le député" récupérés par les enquêteurs, "la plaignante a envoyé de nombreux messages à connotation sexuelle à monsieur Arend", a souligné le procureur.

 

C'est un témoignage recueilli par franceinfo, publié ce vendredi 20 octobre. Une femme accuse le député LREM Christophe Arend de harcèlement et d'agression sexuelle. Elle a porté plainte contre lui.

Cette femme témoigne anonymement. Elle a 29 ans. Pour Christophe Arend, elle aura été la directrice de campagne puis l'assistante parlementaire. En avril 2017, elle rejoint En Marche !. Christophe Arend, 42 ans, est l'animateur du comité de Forbach. C'est lorsque la campagne pour les législatives commence, que tout déraille.

"Tous les matins, j'avais droit à des commentaires : 'T'as des jolies p'tis seins, j'aime les p'tis seins'", raconte-t-elle à franceinfo. Ou encore, alors qu'elle monte des escaliers : "Ah bah, j’ai une belle vue, t’as des belles fesses, ouais, il te va bien ce pantalon !"

Puis, comme elle le dit elle-même : "Ça a été crescendo". Elle continue son récit :

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Une fois, c'était tard dans la nuit, il m'a embarqué sur ses épaules jusqu'au bout du couloir. [Il la plaque au mur] Il avait son corps à quelques centimètres de moi et je lui ai dit : 'Laisse-moi repartir, je ne supporte pas que tu me retiennes.' [...] Il approchait sa bouche, il voulait un baiser. Moi, je tournais la tête pour l'éviter.

"

Quand Christophe Arend est élu député de la Nation, elle devient son assistante parlementaire. Et son calvaire peut continuer. Au tout début de la législature, ils louent un logement à Paris. Un soir, Christophe Arend rentre tard :

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C'était vers le dernier week-end de juin, j'étais assise sur les escaliers et c'est là où, par surprise, il arrive et me pince les deux seins. Dans mon cerveau, c'était : 'Ça y est, il m'a touchée, il a réussi, il a osé quand même toucher cette partie qui est hyper intime.'

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Elle relate d'autres scènes du même genre. Christophe Arend va toujours plus loin. Il essaye de lui dégrafer son soutien-gorge, de lui toucher les seins. Elle raconte encore :

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Une fois, il arrive et m’enfonce un doigt dans la bouche en mimant une fellation et en me disant : 'T’as une jolie bouche, fais voir ce qu’elle sait faire et toc, voilà'.

"

Fin juillet, elle abandonne son poste d'assistante parlementaire. Après l'affaire Harvey Weinstein, elle finit par aller porter plainte, après avoir longuement hésité. Christophe Arend, lui, n'a pas encore réagi.

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[EDIT 18h30]

Christophe Arend a finalement répondu aux accusations de son ancienne assistante parlementaire. Le député LREM assure à France Bleu  avoir "porté plainte pour dénonciation calomnieuse" et déclare par ailleurs à France 3 :

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Je n'ai rien à me reprocher, il s'agit de calomnies, je n'en dirai pas plus.

"

De plus, dans un communiqué, l'avocate du député qualifie ces accusations de "graves et [qui] entachent considérablement l'honneur et la dignité de monsieur Christophe Arend".

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