VIDÉO - Le grand abattement de Thierry Mandon, interrogé sur Notre-Dame-Des-Landes

Publié à 11h06, le 14 novembre 2016 , Modifié à 14h35, le 14 novembre 2016

VIDÉO - Le grand abattement de Thierry Mandon, interrogé sur Notre-Dame-Des-Landes
Le secrétaire d'État Thierry Mandon, en pleine déprime matinale, lundi 14 novembre 2016 © Montage Le Lab via Public Sénat

COMME UN LUNDI - Petit coup de mou en direct pour Thierry Mandon. Le secrétaire d'État chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a laissé entrevoir toute sa lassitude et un certain abattement au moment de répondre à une question sur Notre-Dame-Des-Landes, lundi 14 novembre sur Public Sénat et Sud radio.

La cour administrative d'appel de Nantes se prononce dans l'après-midi sur la validité d'arrêtés autorisant les travaux de cet aéroport ô combien controversé, une décision cruciale pour l'avenir de ce chantier suspendu depuis quatre ans [Edit 14h30 : la cour d'appel a finalement validé ces arrêtés]. Et lorsqu'on lui demande simplement sa position sur ce sujet, Thierry Mandon ouvre un peu les vannes. Après un court silence, il lâche :

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Pffff... J'sais pas comment on sortira de cette affaire...

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Une réaction estampillée déprime à revoir dans cette vidéo :



Et le secrétaire d'État de développer, estimant que la virulence du débat autour de ce projet d'aéroport, les innombrables décisions de justice dans les deux sens, ces années et ces années de procédures, tout cela "fait mal à la politique" :

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Ce qui est clair, c'est que des dossiers qui divisent comme ça pendant des années, qui paralysent la puissance publique, sont des dossiers qui font mal à la politique. La politique aujourd'hui, la puissance publique, elle souffre d'être perçue comme impuissante.

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"Il est probable que ce chantier-là ne se termine pas de la façon dont il a commencé", conclut Thierry Mandon avec prudence, comme pour ne pas annoncer l'enterrement du projet. Alors que Manuel Valls a confirmé sa volonté de lancer à l'automne les travaux préparatoires à la réalisation du nouvel aéroport nantais, Ségolène Royal avait estimé mi-octobre qu'il valait mieux "arrêter les frais". Le Premier ministre avait jugé que cette parole de la ministre de l'Environnement affaiblissait l'autorité de l'État.

L'annulation d'un seul arrêté préfectoral, sur les cinq contestés en justice, porterait un coup d'arrêt à ce projet quinquagénaire, déclaré d'utilité publique en 2008. Les sept juges peuvent, comme en première instance le 17 juillet 2015, valider les arrêtés indispensables au démarrage du chantier. Mais ils peuvent aussi suivre les préconisations du rapporteur public (ce qui est généralement le cas) en annulant les jugements du tribunal administratif de Nantes, et invalider ces arrêtés. Une telle décision priverait d'éventuels travaux de tout fondement juridique, les rendant ainsi illégaux.





[BONUS TRACK] L'homme blessé

Candidatera, candidatera pas ? L'avenir politique de François Hollande fait l'objet de nombreux commentaires. Tentant de repartir à l'attaque de la présidentielle qui vient, le chef de l'État multiplie les déplacements en province et les prises de parole à double-sens. "J'observe une activité réelle du Président, qui voyage, qui se déplace, qui fait des discours", réagit Thierry Mandon. Qui, interrogé sur la signification de ce "surplus d'activité", ajoute cette analyse :

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Ça veut dire que c'est un homme blessé, je pense. Pour plein de raisons objectives, y compris quelques fois qu'il a créées lui-même, je pense au livre et aux conséquences du livre ['Un président ne devrait pas dire ça', ndlr]. Mais donc c'est quelqu'un qui est en tout cas en train de réagir vraiment.

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Voilà qui change de tous ces proches du président et commentateurs qui le présentent comme un homme "sans affect". On sait par ailleurs qu'il n'y a rien de plus dangereux qu'un animal (politique) blessé... "Est-ce qu'il ira jusqu'à la candidature, je n'ai pas d'informations là-dessus. Moi j'ai pas à souhaiter [une candidature Hollande], je prends les choses telles qu'elles sont", élude encore le secrétaire d'État.

Du rab sur le Lab

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