BANDE DE FEIGNASSES - Le principal problème avec le chômage en France, c'est quand même que les gens refusent de bosser, non ? Mais évidemment, pour que ça change, il faudrait déjà quelqu'un pour le dire. Eh bien ce quelqu'un, c'est Gérard Longuet.
Sénateur LR et ancien ministre, ce dernier a un avis plus que tranché sur la question. Invité de l'émission Preuves par Trois sur Public Sénat, mardi 15 décembre, il estime tout d'abord que pour résorber le chômage, "on n'a rien essayé". Et de mettre en cause tous les gouvernants "depuis le premier choc pétrolier" (1971), y compris lui-même. Il développe :
"Nous n'avons pas tout essayé. Le problème essentiel du chômage, c'est le coût du travail parce qu'il est écrasé par les charges [...]. Nous avons trop d'inactifs : on commence trop tard, on arrête trop tôt, on ne travaille pas assez d'heures par semaine, pas assez de semaines dans l'année et c'est pour ça que le travail coûte cher. Parce que les charges de ceux qui travaillent doivent payer ceux qui travaillent pas.
"
Son idée est claire : les Français ne travaillent pas assez. Bon. Gérard Longuet est ensuite relancé sur la question de la formation professionnelle des chômeurs, alors que Manuel Valls a promis des annonces fortes en la matière pour le mois de janvier.
C'est là que le sénateur dit le fond de sa pensée :
"La formation professionnelle, c'est indispensable. Ce qui compte le plus, c'est la motivation professionnelle. Nous avons des Français qui ont des poils dans la main, il faut le savoir. C'est-à-dire que 'c'est trop dur', 'c'est trop loin', 'c'est pas ce que je veux', 'vous comprenez moi j'ai été formé pour faire du théâtre et on me propose de faire du commercial'... Beh non...
"
Et que ce soit bien clair : Gérard Longuet assume totalement cette analyse *pas franchement* teintée d'empathie ni politiquement correcte. Le dialogue se poursuit :
"- Public Sénat : Vous généralisez peut-être un tout petit peu ?
- Gérard Longuet : Pas tant que ça, pas tant que ça.
- Public Sénat : 'Le poil dans la main', c'est une formule qui risque de rester alors...
- Public Sénat : Ben c'est une vérité ! Tous les employeurs qui vous disent 'y'a des jeunes qui viennent pointer chez moi et qui me disent 'surtout ne me proposez rien, j'attends plusieurs mois avant de'...'.
"
Une déclaration à revoir dans cette vidéo isolée par Le Lab :
Voilà. Les fainéants n'ont quà se bouger un peu et hop, plus de chômage. Et c'est un élu de la République qui se considère "mal payé" qui le dit.