VIDÉO - "Non à la coke" : la *stupéfiante* métaphore du député Charles de Courson en plein débat budgétaire

Publié à 15h27, le 19 octobre 2017 , Modifié à 16h09, le 19 octobre 2017

VIDÉO - "Non à la coke" : la *stupéfiante* métaphore du député Charles de Courson en plein débat budgétaire
Charles de Courson, Bruno Le Maire et Christophe Castaner (entre autres) à l'Assemblée jeudi 19 octobre 2017 © Montage le Lab via Assemblée nationale

LA DROGUE, C'EST MAUVAIS, M'VOYEZ - "Non à la coke !" C'est le cri du cœur poussé en pleine séance publique dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, jeudi 19 octobre, par le député centriste Charles de Courson (membre des Constructifs). Mais cet appel n'a rien à voir avec une quelconque politique de prévention ou de lutte contre la drogue. Et tout à voir avec le budget, une matière plus propice à la déconnade qu'on ne le pense. Eh oui.

L'Assemblée poursuivait l'examen du projet de Budget soumis par le gouvernement. Et plus particulièrement une proposition d'article additionnel introduite par le député LR Damien Abad, prolongeant d'un an le dispositif de suramortissement destiné aux entreprises investissant dans la robotique - une mesure permettant à ces sociétés de s'équiper en matériel et de déduire de leur bénéfice fiscal une partie de la somme ainsi dépensée (40% en l'occurrence). Ce dispositif était arrivé à son terme le 31 décembre 2016.

Un outil de soutien temporaire aux entreprises, donc, auquel Charles de Courson s'est opposé avec véhémence, comparant ce type de mesures d'incitation à l'investissement à... un rail de coke. Voici ce qu'il a expliqué au milieu du brouhaha amusé de ses collègues parlementaires et des membres du gouvernement, comme l'a repéré LCP :

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Moi je vous mets en garde, mes chers collègues : le suramortissement, c'est comme la coke. C'est comme la coke ! Ça fait plaisir, hein, une fois qu'on le fait. Mais après faut arrêter. Et alors là, on nous explique qu'il faut faire une deuxième fois, une troisième fois... Donc ça a comme effet une accélération et après une dépression. Autant vous dire que les industriels qui produisent les robots, avoir une très forte accélération puis une dépression, c'est exactement l'inverse qu'il faut. Il faut pas de suramortissement exceptionnel. Toutes ces mesures, monsieur le ministre, elles ont échoué. Vous dites 'elles ont réussi'. Mais bien sûr ! Vous accélérez ! Comme la coke, vous vous sentez mieux ! Mais alors après, eh beh après c'est la déprime. Je n'ai pas d'expérience en la matière, mais d'après ceux qui en consomment... Eh bah c'est comme la coke, donc non à la coke !

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On notera au passage la précision bienvenue de la présidente de séance, selon qui "personne n'est drogué" au sein de la représentation nationale. On est heureux de le savoir. Sinon, on peut aussi adresser ce petit rappel à tout un chacun :



Pour la petite histoire, l'article additionnel de Damien Abad n'a pas été adopté, ayant reçu les avis défavorables tant du rapporteur LREM du texte, le député Joël Giraud, que du ministre de l'Économie, Bruno Le Maire. Le premier a mis en garde contre un texte "rétrocatif" et suscitant des "effets d'aubaine" ("tous les robots acquis en 2017 sans cet amortissement en bénéficieraient" après coup, a-t-il prévenu).

Quant au second, il a certes souligné un dispositif "efficace", et même plus que prévu à l'origine, mais dont l'intérêt réside précisément dans sa limitation dans le temps, comparant la chose à "une promotion dans un supermarché" qui génère une augmentation des achats. "On ne croit pas qu'il soit utile de le rouvrir pour un an", a estimé Bruno Le Maire. "Sinon, on dira : 'Pourquoi pas pour deux ans, trois ans ? On aboutit à un suramortissement permanent, très coûteux pour les finances publiques et que nous n'arriverons pas à financer."

Une descente un peu trop douloureuse, en somme.



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