POINT GODWIN – Gérald Darmanin est un petit peu embêté, ce jeudi 8 octobre sur iTÉLÉ. Certes, le député-maire Les Républicains de Tourcoing n'a pas à dire "sucer, c'est tromper" , ce qui le ravit toujours. En revanche, au lendemain de l'échange houleux entre Marine Le Pen et François Hollande au Parlement européen en présence d'Angela Merkel, l'élu LR est un peu obligé de défendre le second s'il veut critiquer la première. Et il le veut, vu qu'elle est l'adversaire de son mentor Xavier Bertrand pour les régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie.
Mais, pour se sortir de ce mauvais pas, Gérald Darmanin a une stratégie : faire une grosse allusion à l'Allemagne nazie.
Le parlementaire aurait pu s'en prendre à Marine Le Pen sur un autre terrain et souligner que la présidente du FN, comme l'ensemble de son parti, ne sait pas faire la distinction entre "souveraineté" et "souverainisme". Mais non, Gérald Darmanin choisit une autre voie. Il dit :
"Je trouve ça très étonnant que la dirigeante du Front national critique une sorte de collaboration avec l'Allemagne. Ça ne me paraissait pas tout à fait cohérent avec la vie politique, et notamment celle de son père.
"
À revoir en vidéo ci-dessous :
Eh oui, il est comme ça Gérald Darmanin : il n'hésite pas, à l'heure du petit déj', à sous-entendre que les frontistes en général et les Le Pen en particulier n'ont pas forcément été du côté de la Résistance. Sauf qu'il n'assume pas vraiment. Questionné plusieurs fois sur ce qu'il suggère en mettant dans la même phrase " Front national", "collaboration" et "Allemagne", l'élu LR botte en touche. Et se rattrape aux branches en évoquant… le général de Gaulle (encore lui ) :
"Je trouve ça très étonnant, je trouve ça très étonnant, je trouve que la référence au général de Gaulle et à la constitution de 1958 est très étonnante quand on sait que c'est un parti qui a combattu le général de Gaulle depuis toujours.
"
Mercredi, au Parlement européen, Marine Le Pen a accusé François Hollande de ne pas défendre la souveraineté de la France, ce qui lui a valu d'être affublé du titre peu flatteur de "vice-chancelier" . La présidente du FN a rappelé que le titre 1 de la Constitution française s'intitule "De la souveraineté". Sauf que ce n'est pas la souveraineté que le chef de l'État a attaqué, mais le souverainisme… Ce qui lui a valu une mise au point de François Hollande.
Ce retour sur les mots de Marine Le Pen au Parlement européen suffit à Gérald Darmanin pour éluder sa grosse allusion.
Mais il n'est pas le seul à avoir vu, mercredi au Parlement européen, une référence à l'ancienne Allemagne. Ce n'est pas celle d'Hitler que Jean-Christophe Lagarde a vu, mais une autre, plus ancienne, celle du XIXe siècle, de Bismarck et de la Première guerre mondiale. Sur Europe 1 , le président de l'UDI a déclaré :
"On voyait l'anti-France parler. D'ailleurs à chaque fois que madame Le Pen s'exprime, c'est toujours pour soutenir des gens avec qui nous sommes en guerre. […] J'ai été frappé aussi par la violence et la germanophobie de ce discours. À un moment donné, je me suis demandé si elle n'allait pas déclarer la guerre à madame Merkel. Quand je regardais l'image de madame Merkel et l'image de madame Le Pen, je me disais que le casque à pointe allait bien à madame Le Pen et pas à madame Merkel.
"