VIDEOS - Non, l’exécutif n’ignorait pas le déplacement de quatre parlementaires en Syrie

Publié à 10h06, le 27 février 2015 , Modifié à 14h41, le 27 février 2015

VIDEOS - Non, l’exécutif n’ignorait pas le déplacement de quatre parlementaires en Syrie

Jean-Christophe Cambadélis pense-t-il que Laurent Fabius ne fait pas partie de l’exécutif ? C’est ce que l’on pourrait comprendre ce vendredi 27 février quand le patron du PS, sur France Bleu Loire-Atlantique, assure que "ni le PS, ni l’Assemblée, ni l’exécutif n’étaient au courant de quoi que ce soit" à propos de la visite de parlementaires français en Syrie. Dont un socialiste, Gérard Bapt, que Jean-Christophe Cambadélis souhaite voir sanctionné. Pourtant, Laurent Fabius échangeait bien sur ce sujet dans le Grand Rendez-Vous d’Europe 1, dès le 15 février.

Le dimanche 15 février donc, le JDD annonce ce déplacement de députés et sénateurs au pays de Bachar al-Assad dans un de ces confidentiels. "Gérard Bapt, président socialiste du groupe d’amitié France-Syrie à l’Assemblée, se rendra à titre privé à Damas dans une dizaine de jours en compagnie de trois sénateurs. Un déplacement que ne valide pas le Quai d’Orsay, pour qui le régime de Bachar reste infréquentable", écrit le quotidien dominical.

Le jour même, invité du Grand Rendez-vous sur iTélé et Europe 1, Laurent Fabius est interrogé sur le sujet. A deux reprises. Des passages isolés par le Lab :





"Sont-ils en mission pour la France ?" lui est-il demandé ? "Non, clairement non", répond le ministre des Affaires étrangères qui, relancé, ajoute qu'ils ne peut leur commander de ne pas y aller :

Ce sont de grands garçons. Ils ne sont porteurs d’aucun message officiel de la diplomatie.

A son retour, Gérard Bapt, jeudi 26 février, président du groupe d’amitié France-Syrie à l’Assemblée nationale, et qui, lui, n’a pas participé à la rencontre avec Bachar al-Assad, affirme avoir prévenu l’Elysée et le Quai d’Orsay. Et même avoir négocié d’y aller s’il ne participait pas à la rencontre avec le dictateur syrien. Ce 27 février, il s'oppose clairement à Jean-Christophe Cambadélis dans le JDD.fr en affirmant que ce qu'avance le patron du PS est "faux" :

 

Avant mon départ, j'ai prévenu et rencontré les conseillers diplomatiques de quatre autorités : l'Elysée, les ministères des Affaires étrangères, de la Défense et de l'Intérieur. L'information a donc dû être remontée à François Hollande.

Membre de cette petite délégation, le centriste François Zocchetto confirme avoir informé, à Public Sénat, les instances sénatoriales. "Notre déplacement, au groupe d’amitié France-Syrie du Sénat, avait été décidé de façon parfaitement officielle, même si nous n’avions pas communiqué. Au Sénat, tout est très clair, tant avec la présidence du Sénat, que le groupe d’amitié", explique-t-il.

Manuel Valls et François Hollande, qui ont condamné "avec vigueur" cette diplomatie parlementaire parallèle et "personnelle", assurent n’avoir pas été informés. Le Premier ministre parlant de parlementaires s’étant rendus "sans crier gare" en Syrie quand le chef de l’Etat explique qu’il n’était "pas au courant" et qu’il n’avait "pas à l’être", lui qui est pourtant le grand manitou de la diplomatie française.

Ils auraient peut-être dû regarder Le Grand Rendez-Vous. Ou discuter avec Laurent Fabius.

[Edit 14h41] Ajout de l'interview de Gérard Bapt au JDD.fr.

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