Villeneuve-sur-Lot : pourquoi le Front national peut gagner la circonscription de Jérôme Cahuzac

Publié à 08h39, le 18 juin 2013 , Modifié à 22h22, le 21 juin 2013

Villeneuve-sur-Lot : pourquoi le Front national peut gagner la circonscription de Jérôme Cahuzac
Etienne Bousquet-Cassagne, candidat FN (Maxppp)

Notre éditorialiste Olivier Duhamel contredit les commentaires qui affirment que l’UMP l’emportera à coup sûr dans l'ancien fief de Jérôme Cahuzac, à Villeneuve-sur-Lot, en Lot-et-Garonne.

Ce billet a été initialement publié le 18 juin dernier. Nous le remettons en avant deux jours avant le second tour de l'élection partielle, qui a lieu dimanche 23 juin.

  1. Des électeurs socialo-marinistes

    On connaissait les électeurs gaucho-lepénistes. L’expression a été forgée de longue date, notamment par Pascal Perrineau, directeur du Cevipof à Sciences Po. Elle désigne le fait que des personnes qui avaient voté communiste, ou l’auraient fait naguère, se tournent désormais vers le Front national, notamment dans les régions désindustrialisées de l’Est et du Nord. 
     
     
    Nous découvrons les électeurs socialo-marinistes. Ils sont apparus par exemple le 24 mars dernier, lors de l’élection législative partielle dans l’Oise. La candidate socialiste avait été éliminée au premier tour. Au second, nombre de ses électeurs se sont réfugiés dans l’abstention ou ont franchi le Rubicon en votant FN. Ce dernier a progressé de 22 points et failli battre l’UMP.  
     
     
    La situation paraît moins risquée pour l’UMP Jean-Louis Costes, le maire de Fumel, notamment parce que le candidat socialiste écarté, Bernard Barral, appelle ouvertement à faire barrage au Front national– ce que la socialiste avait refusé de faire dans l’Oise.  
     
     
    Cela dit, la dynamique joue en faveur du candidat FN, le jeune Étienne Bousquet-Cassagne, seul véritable vainqueur du premier tour, avec 26% des voix, 10 points de mieux qu’en juin 2012, 1000 voix de plus malgré l’abstention alors que le PS en a perdu près de 15 000 , l’UMP près de 4000 !  
     
     
    En outre, le "Front républicain" paraît bien fragile. La gauche s’entredéchire sur les causes de sa défaite. La droite cogne le PS et se réjouit de sa déroute.
     
     
    Enfin, les électeurs de gauche se moquent de plus en plus des consignes de vote et ne rejettent pas le FN de Marine Le Pen. Pour nombre d’entre eux, la fille du diable s’est détachée de son père et n’est pas pire que le PS ou l’UMP. Ils sont donc tentés de donner à ces derniers un avertissement qu’ils estiment plus utile que risqué.   
     
     

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