Bataille pour l'UMP : le debrief de Nicolas Sarkozy

Publié à 07h16, le 21 novembre 2012 , Modifié à 07h20, le 21 novembre 2012

Bataille pour l'UMP : le debrief de Nicolas Sarkozy
(montage via Maxppp et Reuters)

Officiellement, il n'a rien à dire. Mais en privé, Nicolas Sarkozy s'épanche sur la compétition électorale entre François Fillon et Jean-François Copé. Ce 21 novembre, le Canard Enchaîné rapporte une série de propos attribués à l'ancien président par son entourage et ses visiteurs. Voilà ce que l'on y apprend :

1 - Satisfaction de la défaite de François Fillon

Pas de nette préférence entre les deux candidats, mais Nicolas Sarkozy aurait vu d'un mauvais oeil une victoire fulgurante de François Fillon comme de Jean-François Copé. Comme le racontait un de ses proches au Figaro le 20 novembre :

Nous avons tenté de faire monter celui qui était le moins bien placé. (...) Si Fillon avait été trop faible par rapport à Copé, on l'aurait soutenu aussi.

Ce score ultra serré (98 voix d'écart) lui va donc bien car aucun nouveau leader naturel ne se dessine. De plus, selon les propos rapportés par le Canard Enchaîné, Nicolas Sarkozy estime avoir éliminé un adversaire pour 2017 :

Ce résultat élimine Fillon car ne recueillir que 50% des voix quand on a été Premier ministre pendant cinq ans, c'est piteux, terrible pour lui.

 

2 - Le parti reste sarkozyste

Toujours selon l'hebdomadaire, Nicolas Sarkozy voit en la courte victoire de Jean-François Copé une validation de sa propre stratégie :

Copé a fait une remontée exceptionnelle dans la campagne, un peu comme moi à la fin de la mienne ... Cela confirme qu'une ligne dure et sans compromis face à la gauche est payante.

Et la preuve qu'il manque à ses militants  ...

Quant à Copé, on dit que c'est un Sarkozy au rabais. Mais dans "Sarkozy au rabais", il y a "Sarkozy". C'est peut-être aussi pour ça qu'il a été élu.

Même satisfecit sur le succès de la Droite forte, motion en tête avec 28% des suffrages et donc premier courant representé à l'UMP. Un mouvement qui se veut Sarkozyste par excellence.

3 - Va-t-il revenir ?

Sur ce point, l'ancien président reste toujours aussi ambigu. "S'ils font trop les cons, je vais finir par m'en mêler", peut-il ainsi lancer à ses interlocuteurs avant de préciser qu'il est "loin d'avoir pris une décision quant à [son] avenir politique".

Une seule chose est sûre, il voit en Jean-François Copé un candidat déterminé pour la présidentielle de 2017, prêt à tout pour l'empêcher de "revenir sur le devant de la scène" contrairement à ce qu'il a répété durant toute sa campagne ["Si Nicolas Sarkozy se présente en 2017, je serai à ses côtés ..."]

Preuve de sa méfiance ? Après sa victoire officielle au soir du 19 novembre, Nicolas Sarkozy n'a pas décroché son téléphone. C'est Jean-François Copé qui a dû l'appeler pour quémander des félicitations.

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