21 avril 2002 : quand Jean-Marc Ayrault refusait de brandir le risque d'une présence FN au second tour

Publié à 16h27, le 21 avril 2014 , Modifié à 16h40, le 21 avril 2014

21 avril 2002 : quand Jean-Marc Ayrault refusait de brandir le risque d'une présence FN au second tour
Jean-Marc Ayrault en avril 2002 lors de la campagne de Lionel Jospin. © images LCP / documentaire "Comme un coup de tonnerre" de Stéphane Meunier et Jérôme Caza.

ARCHIVE VIDEO - A l'occasion de l'anniversaire du 21 avril 2002, date à laquelle Jean-Marie Le Pen a devancé Lionel Jospin au premier tour de l'élection présidentielle, privant les socialistes d'un second tour, LCP diffuse le documentaire de Jérôme Caza et Stéphane Meunier, tourné dans les coulisses de la campagne du perdant, sorti en 2002 et intitulé Comme un coup de tonnerre.

Le Lab s'arrête ce 21 avril 2014 sur un moment clef de la campagne. A cinq jours du premier tour, le comité de direction se réunit comme à son habitude autour de Jean Glavany, le directeur de campagne de Lionel Jospin, et sans le candidat. On peut voir autour de la table Stéphane Le Foll, François Rebsamen, Jean-Christophe Cambadélis ou encore Stéphane Fouks, conseiller en communication.

C'est Gérard Le Gall - l'homme des sondages - qui prend la parole et explique pour la première fois qu'un risque de croisement existe entre Lionel Jospin et Jean-Marie Le Pen :

Il y a une proximité entre le score le plus haut de Le Pen et le score le plus bas de Lionel, ce qui fait que statistiquement les niveaux se recoupent ... Quand on fait 16.5%, ça peut faire 14.5 ou 15% (au final, ndlr). Et quand on fait 14%, ce qui est le cas (pour Jean-Marie Le Pen, ndlr) dans un sondage à paraitre, ça peut faire 16.5%. Il y a là un argument ...

Gérard Le Gall propose alors d'intégrer cela dans les éléments de langage en brandissant un risque FN au second tour. Surprise dans la salle. On entend Jean-Christophe Cambadélis demander :

On va dire que le FN peut-être devant Lionel, c'est ça ?

Une voix s'élève alors devant cette hypothèse, c'est celle de Jean-Marc Ayrault. Celui qui est président du groupe socialiste à l'Assemblée est tout à fait hostile à cet "argument de perdant" :

Je suis désolé mais …. Si le moindre espace existe pour utiliser cet argument, c’est un argument de perdant et je vous déconseille de l’utiliser et même d’en parler !

Voyez plutôt la scène, isolée par le Lab :

 

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