49.3 : Emmanuel Macron fait le service après-vente de son texte et réfute toute idée de "passage en force"

Publié à 09h12, le 18 février 2015 , Modifié à 09h19, le 18 février 2015

49.3 : Emmanuel Macron fait le service après-vente de son texte et réfute toute idée de "passage en force"

Oui, le gouvernement a bien utilisé le 49.3. Une première depuis Dominique de Villepin en 2006. Mais n’allez pas dire que c’est un passage en force en évitant le vote du Parlement. Ça, Emmanuel Macron ne l’accepte pas.

Invité de BFM TV ce mercredi 18 février pour faire le service après-vente de la houleuse journée où Manuel Valls a engagé la responsabilité du gouvernement pour faire passer la loi Macron, le ministre de l’Economie se fâche tout rouge quand on lui parle de "déni de démocratie" (ce sont les mots utilisés en 2006 par François Hollande pour critiquer le 49.3). Il dit :

Quand on a passé plus de 200 heures à débattre et accepté plus de 1.000 amendements. Je n’accepte pas ce qualificatif. Coup de force non plus. Chaque article a été voté à la majorité dans l’hémicycle, on a débattu pendant des heures. Qu’on ne vienne pas me parler de coup de force.

Et quand on lui rappelle donc les propos de François Hollande en 2006, Emmanuel Macron botte en touche, assurant que "les contextes ne sont pas les mêmes" que lorsque le gouvernement Villepin avait fait passé le CPE. "Le texte dont nous parlons a-t-il fait l’objet d’un déni de démocratie ?" renchérit-il. Et d’ajouter :

La réforme, on ne la joue pas aux dés. Ce n’est pas un acte d’autorité, c’est un acte de responsabilité.

Pour preuve, comme plusieurs élus socialistes et membres du gouvernement, Emmanuel Macron met en avant les sondages d’opinion avançant que plus de 60% des Français soutiennent son projet de loi pour la croissance. Il poursuit :

On ne pouvait pas abandonner cette réforme parce qu’elle est attendue par les Français.

Il utilise la même rhétorique que Manuel Valls, mardi soir au JT de TF1. "La France a besoin d’autorité", a souligné le Premier ministre pour expliquer qu’il ne pouvait pas "jouer aux dés" un texte "plébiscité" par les Français et "utile" pour le redressement du pays.

[BONUS TRACK] Non, je ne suis pas au PS
Alors qu'il critique les "postures" des frondeurs du PS comme Benoît Hamon, hostiles à son projet de loi, Emmanuel Macron est interrogé sur son appartenance au PS. Une rumeur disait qu'il n'était plus à jour de cotisation. Il confirme ne plus être encarté rue de Solférino :

Je l’ai été. Aujourd’hui je suis ministre. Non, je ne suis pas encarté au PS aujourd’hui. 

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