Publié à 11h32, le 08 août 2013 , Modifié à 11h37, le 08 août 2013

65% des électeurs FN pensent que les chômeurs en profitent : les louvoiements de Florian Philippot

Feignants, les chômeurs ? Dans son édition du 8 août, Le Monde publie une étude Ifop consacrée à l'électorat du Front national et souligne que 65% d'entre eux estiment que "les chômeurs pourraient travailler plus s'ils le voulaient". Mais lorsqu'on demande au numéro 2 du Front national s'il partage cet avis, il est un chouilla embêté.

Impossible de s'en prendre aux personnes sans emploi mais difficile également de s'opposer à ses électeurs. Invité d'Europe 1 ce jeudi, Florian Philippot a louvoyé quelques minutes avant de répondre. Démonstration.

La première question du journaliste est simple : "Pensez-vous comme deux tiers des électeurs du FN que les chômeurs pourraient travailler plus s'ils le souhaitaient ?". Le vice-président du parti commence par esquiver en changeant d'angle. Puis, technique traditionnelle, en profite pour critiquer l'action de François Hollande et l'influence de Bruxelles :

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Je pense d’abord qu’il faudrait qu’il y ait plus d’emploi.

C’est une question particulièrement d’actualité car nous avons un président (…) qui nous chante depuis des semaines que la reprise serait là  et je n’y crois absolument pas.

Je pense que c’est même plus grave que ça, ils sont obligés de compenser leur impuissance et leur inaction car ils ont perdu volontairement les leviers et les manettes au profit de Bruxelles essentiellement, par de l’incantation et de la communication.

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Puisqu'il s'est éloigné de la question, le journaliste la lui repose à l'identique. Florian Philippot bredouille alors une seconde et lance un :

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Je ne comprends pas très bien, je vous l'avoue, la question.

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Puis persiste dans sa tentative d'esquive du sujet sur l'air du "s'il y avait de l'emploi, les chômeurs pourraient travailler" :

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Si la question est : "s’il y a plus d’emploi, peuvent-ils travailler plus ?"Oui bien sûr, je crois qu’ils le souhaitent.

Aujourd'hui, ce qu'on peut dire, c'est qu'il n'y a pas beaucoup de travail

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Le numéro 2 du parti finit néanmoins par répondre pour montrer qu'il ne prend pas les chômeurs pour des profiteurs, contrairement à 65% de l'électorat frontiste. Il distingue alors les "quelques fraudeurs" de la "grande majorité" :

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On sait aussi qu’il y a quelques fraudeurs, on le sait très bien et l’objectif est bien de chasser la fraude (...).

Mais il y a pour la grande majorité des chômeurs une incapacité à trouver de l’emploi.

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Un passage à retrouver dès le début de l'interview de Maxim Switek sur Europe 1 :