AVEC PANACHE - Arnaud Montebourg nous avait habitués à du spectacle, il est resté fidèle à son personnage. Le ministre de l'Economie démissionnaire, a tour à tour cité Saint Augustin et Saint Cincinnatus pour expliquer son choix de quitter le gouvernement.
Voilà comment il présente ce que certains considèrent comme un licenciement, ce 25 août, en conférence de presse à Bercy :
"C'est avec la fierté du devoir accompli, avec le sens des responsabilités, que j'ai indiqué à monsieur le Premier Ministre, que s'il jugeait que je me trompais, s'il jugeait que mes convictions étaient contraires aux orientations du gouvernement qu'il dirige, dans ce cas je croyais nécessaire de reprendre ma liberté tout comme il accepte de me la rendre.
"
Arnaud Montebourg en profite pour remercier (avec panache, toujours) Aurélie Filippetti (dont la sortie définitive du gouvernement a déjà été annoncée par la presse), et Benoît Hamon (dont la sortie n'est pas *encore* officielle) :
"J'adresse à Aurélie Filippetti et Benoit Hamon mes remerciements pour leur soutien et leur affectueuse solidarité et engagement dans les épreuves. Ils ont eux aussi fait le choix de leurs convictions et de leurs idéaux. Je vous embrasse tous deux.
"
Climax du discours d'Arnaud Montebourg, le désormais ancien ministre de l'Economie cite tour à tour Saint Augustin et Cincinnatus pour expliquer sa démission et se projeter dans l'avenir :
"Saint Augustin avait écrit 'la crainte de perdre ce que l'on a nous empêche d'atteindre ce que l'on est'. Pour ma part, je n'ai jamais ressenti la moindre crainte à défendre mes convictions d'homme engagé. Et je crois avoir simplement lutté pour rester fidèle à ce que je suis.
Que vais-je faire de cette liberté retrouvée ? Je vais prendre exemple sur Cincinnatus, ce général romain, qui préféra quitter le pouvoir pour retourner à ses champs et à ses charrues. Je vais, puisque je n'ai pas de mandat et ne m'apprête pas à en solliciter d'autres, retourner travailler parmi les Français, comme eux. Et continuer à défendre ce que je crois être juste pour la France.
"
Fidèle à ses expressions du terroir (il avait popularisé l'expression "c'est à la fin de la foire qu'on compte les bouses"), Arnaud Montebourg, termine son discours avec le sourire, tout en solennité :
"Vive le redressement productif de l'économie française, vive la République, et vive la France !
"