Les députés socialistes et écologistes voulaient augmenter la taxe de séjour. Ils n’auront pas gain de cause. Un amendement du gouvernement a été voté, supprimant cette augmentation, lors de la deuxième lecture du projet de loi de finances rectificative. Ainsi l'Assemblée nationale a accepté de justesse, dans la nuit de mardi à mercredi, de renoncer au relèvement du plafond de la taxe de séjour à 8 euros, contre 1,50 euro actuellement, voté en première lecture, et de repousser toute réforme à 2015.
Un succès pour le gouvernement obtenu grâce à l’apport des voix de la droite et du centre. L'amendement gouvernemental de suppression de la hausse du plafond de la taxe de séjour a été adopté par 33 voix contre 28. La majorité du groupe socialiste (25 sur 41 députés du groupe, dont son président, Bruno Le Roux), comme les écologistes, ont voté contre l'amendement gouvernemental, qui a donc été adopté grâce aux voix de l'UMP, de l'UDI et des radicaux de gauche.
Une posture du gouvernement qui a irrité dans la majorité. Comme la vice-présidente de l’Assemblée, Sandrine Mazetier :
le gouvernement refuse même de laisser les communes moduler la taxe de séjour par catégorie d’hôtel de 20 cts à 3,5 euros #triste
— Sandrine Mazetier (@S_Mazetier) 16 Juillet 2014
Dans l’opposition, en revanche, on s’amuse de venir au secours du gouvernement contre son propre camp. Ce que souligne le député UMP Thierry Mariani :
Il est 2h03. A l'Ass.Nat: La Gauche se divise et le relèvement du plafond de la taxe de séjour est rejeté,grâce aux députés #UMP et #UDI
— Thierry MARIANI (@ThierryMARIANI) 16 Juillet 2014
Ou encore l’UMP Gilles Lurton :
Deux heures du matin, la présence de députés #UMP et #UDI dans l'hémicycle nous a permis de rejeter l'augmentation de la taxe de séjour
— Gilles Lurton (@gilleslurton) 16 Juillet 2014
Les mesures sur la taxe de séjour avaient été adoptées le 25 juin sur proposition de députés socialistes, en particulier d'Ile-de-France, sans que le gouvernement ne s'y oppose. Mais elles avaient ensuite suscité la vive opposition du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, en charge du tourisme, qui relayait les inquiétudes des professionnels du secteur.
La commission des Finances de l'Assemblée avait alors proposé jeudi dernier un nouveau mécanisme inspiré d'un rapport parlementaire sur la fiscalité des hébergements touristiques: de nouveaux tarifs ne pouvant dépasser 3,50 euros par nuitée et par personne, mais aussi un nouveau barème, avec une catégorie spécifique pour les palaces. C'est sur la base de ces propositions que la majorité du groupe socialiste voulait discuter, et malgré une longue suspension de séance, Christian Eckert, le secrétaire d’Etat au Budget, n'a pas réussi à la convaincre.