Attentes des Français contre le terrorisme : demande sécuritaire massive, sauf pour le Net

Publié à 08h29, le 19 janvier 2015 , Modifié à 09h35, le 19 janvier 2015

Attentes des Français contre le terrorisme : demande sécuritaire massive, sauf pour le Net
© JUAN MABROMATA / AFP
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Olivier Duhamel

>> Pour les mesures les plus dures…

L’IFOP a testé trois mesures répressives.

- La déchéance de nationalité pour les binationaux condamnés pour des actes de terrorisme en France. 81% des Français y sont favorables. 58% très favorables. Une telle sanction est d'ores et déjà possible, mais presque jamais appliquée. On peut de surcroît s’interroger sérieusement sur son utilité. Qu’importe pour nos concitoyens.

- L’interdiction de sortie du territoire pour les citoyens français soupçonnés de vouloir se rendre dans des pays ou régions contrôlés par des groupes terroristes. 88% d’approbation. La loi antiterroriste de novembre 2014 a instauré cette possibilité.

- L’interdiction du retour en France de citoyens français que l’on soupçonne d’être partis se battre dans des pays ou des régions contrôlés par des groupes terroristes. 68% d’approbation. La dernière loi antiterroriste le permet pour les étrangers dont la présence en France constituerait une menace grave pour l’ordre public. Pas pour les Français, ce qui serait contraire à nos principes et engagements internationaux.

Des trois mesures soutenues, cette dernière serait évidemment la plus grave. Il est établi qu’un nombre non négligeable de Français partis rejoindre des groupes islamistes extrémistes reviennent déçus, meurtris, ou écoeurés. Qu’importe pour plus de deux sur trois de nos concitoyens.

>> … Sauf pour Internet et les réseaux sociaux

Ici les Français se partagent en deux. 50% se disent favorables à une limitation de la liberté d’expression sur Internet et les réseaux sociaux, 49% se prononcent en sens contraire.

Ce résultat peut être lu de différentes manières. Les uns s’étonneront qu’un Français sur deux veuille restreindre la liberté d’expression alors qu’une grande partie d’entre eux viennent de la défendre avec Charlie Hebdo. Les autres noteront, à l’inverse, que la poussée répressive constatée sur les autres questions est plus contenue ici. Dernière remarque, les suppressions de nationalité ou atteintes à la liberté d’aller et venir ne concernent que les autres – une infime minorité ; d’où les approbations. Une limitation de la liberté sur le Net concernerait tout le monde ; d’où les réticences.

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