Divisions chez les Verts. François de Rugy, Daniel Cohn-Bendit - qui estime que c'est une "faute politique" - ou encore le député François-Michel Lambert n’ont pas apprécié la décision de Cécile Duflot et Pascal Canfin d’annoncer qu’ils ne participeraient pas au premier gouvernement de Manuel Valls. Une décision appuyée par le direction d’EELV.
"Parmi deux mauvais choix, on a choisi le pire", se désole ce mercredi 2 avril sur France 2 Barbara Pompili, coprésidente du groupe écolo à l’Assemblée nationale. "On avait face à nous que des mauvais choix", insiste-t-elle.
Le président, manifestement, n’a pas pris la mesure de ce qui a été dit dans les urnes. Il nous dit que tout au plus il y aura une inflexion mais pas le changement de cap nécessaire et demandé par électeurs. Il choisit un Premier ministre qui est le symbole de l’opposé de ce qu’il faudrait faire. Alors, même s’il ne faut pas faire délit de faciès, tout ça nous mettait dans une situation délicate.
Malgré tout, à l’instar de plusieurs parlementaires du parti, la députée aurait préféré que les écologistes restent au gouvernement.
Et de reprocher à Cécile Duflot et Pascal Canfin de l’avoir joué en solo. "J’aurais préféré qu’on en parle tous ensemble avant", lance Barbara Pompili, qui ajoute :
Nos ministres ont décidé de manière un peu personnelle de partir. J’aurais préféré qu’ils la jouent plus collectif. Ils ont décidé de poser un oukase sur Manuel Valls, ce qui nous a mis dans une situation compliquée.
Manuel Valls avait pourtant fait d’importantes concessions pour conserver au gouvernement ses alliés écolos. Barbara Pompili détaille, avec regrets, ainsi la proposition faite par le nouveau Premier ministre. "C’était une proposition très intéressante, on aurait dû dire ‘banco’", déplore-t-elle encore :
Il nous proposait une réforme fiscale, une réforme sur les collectivités territoriales et sur la proportionnelle, il nous assurait que sur le gaz de schiste, on ne changerait pas de politique et surtout il nous proposait de nous donner les clés de la transition énergétique. En nous donnant la charge d’un ministère de l’écologie qui contiendrait aussi l’énergie et les transports. Ce que nous demandons depuis toujours.
"On nous donnait les moyens d’agir. Est-ce qu’on nous les donnait vraiment ? Moi, j’aurais préféré vérifier", conclut-elle, déçue.
Mardi soir, sur BFM TV, François de Rugy, également coprésident du groupe EELV à l’Assemblée, déplorait également la décision de son parti. "C’est une grande déception de voir cette décision prise simplement par quelques personnes de la direction du parti contre l’avis très largement majoritaire des groupes parlementaires écolos", fustigeait-il.
Et d’assurer, au cas où un écologiste déciderait d’enfreindre la décision du parti, que les parlementaires le soutiendraient :
S’il y avait des ministres écolos, ils seraient soutenus par les groupes parlementaires.