Benoît Hamon "va s'imposer une cure de silence", les frondeurs ne veulent pas "lui ouvrir grand les bras"

Publié à 15h27, le 29 août 2014 , Modifié à 19h38, le 17 octobre 2014

Benoît Hamon "va s'imposer une cure de silence", les frondeurs ne veulent pas "lui ouvrir grand les bras"
Benoît Hamon le 20 février 2013 © REUTERS/Charles Platiau

LES JOURS D’APRÈS - Benoît Hamon n'a pas tout perdu en refusant de faire partie du nouveau gouvernement de Manuel Valls : l'ancien ministre de l'Éducation nationale retrouvera, d'ici un mois, son siège de député des Yvelines. Mais ces premiers jours post-ministère ne sont pas facile-facile pour l'élu de Trappes.

En témoignent les propos de l'un de ses proches, rapportés par L'Opinion vendredi 29 août. D'après ce membre du courant Un monde d'avance, auquel appartient l'ex-ministre, ce dernier accuse un peu le coup :

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Benoît a besoin de digérer ce qui vient de se produire, qui n’était pas du tout prévu. Il va s’imposer une cure de silence, avant de rebondir.

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Même confidence de la part d'une de ses amies du gouvernement auprès du Parisien  : "Benoît n'a pas vu le coup venir, les prochains jours ne vont pas être faciles."

La principale cause des difficultés de l'ex-locataire de la rue de Grenelle ? Ne pas pouvoir prendre part à ce qui devait être sa première rentrée scolaire en tant que ministre. "C'est son principal regret, le coup est rude", explique au Parisien Régis Juanico, député et ami de Benoît Hamon. Mais pas question pour lui de se laisser abattre pour autant. "Pour décompresser", il a repris le jogging, indique encore le quotidien.

Avec Arnaud Montebourg, ils ont finalement décidé de jouer la discrétion au cours de l'Université d'été du PS à La Rochelle, qui s'est ouverte ce vendredi. Benoît Hamon doit retrouver dès ce soir ses camarades d'Un monde d'avance, mais ne cherchera pas la lumière. "Il n’y a pas de nécessité de s’exprimer fortement à La Rochelle, les choses ont été dites, explique Régis Juanico à L'Opinion. Ça n’aurait pas de sens de faire feu sur le quartier général".

D'autant que tout le monde ne l'attend pas avec impatience, à l'image du frondeur Pascal Cherki : "Il a approuvé les équilibres du pacte de responsabilité lorsqu’il était au gouvernement, rappelle-t-il à L'Opinion. Il ne peut pas arriver en disant : Je suis le chef." Un autre "leader" de la fronde abonde, dans les colonnes du Parisien :

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Hamon, c'est le fugueur qui revient dans la famille en espérant qu'on lui ouvre grands les bras... ben non.

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Dur constat pour Benoît Hamon, qui s'était déclaré lui-même "pas loin" des frondeurs le week-end dernier, lors de la Fête de la rose à Frangy. Va-t-il tout de même rejoindre leurs rangs à l'Assemblée nationale ? "Je ne le vois pas devenir le 6e porte-parole des frondeurs, après avoir été numéro trois du gouvernement", lâche un dirigeant socialiste cité par L'Opinion

Même au sein de son propre courant, l'ex-ministre s'est fait taper sur les doigts. Henri Emmanuelli, figure de l'aile gauche du PS, avait ainsi tancé les deux "ministres frondeurs" après leur offensive coordonnée contre la politique économique de François Hollande. "On n'organise pas un show médiatique pour contester la ligne du gouvernement dont on est membre", avait estimé le député des Landes. 

Si Benoît Hamon envisageait un retour tranquille parmi ses amis, c'est raté.

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