SAINT-LAÏQUE - De Nicolas Sarkozy à Manuel Valls, de l’UMP au PS en passant par le Front national et le Front de gauche, toute la classe politique fait désormais référence à Jaurès, devenu icone de la République, sorte de Saint-Laïque. Récupération ? Non, un assassinat, tance Jean-Luc Mélenchon ce 31 juillet 2014, centenaire de l’assassinat du leader socialiste, sur RTL.
C’est assez troublant, c’est une autre manière de l’assassiner.
Et le leader du Parti de gauche, qui s’était fendu d’une tribune intitulée "Jaurès reviens ! Ils ont changé de camp" dans le JDD, de poursuivre :
Faire de Jaurès un gentil garçon, au sens d’une espèce de personnage consensuel, qui aurait déclenché des élans d’affection de son temps et qui depuis n’aurait pour nous que des messages lénifiants de bisounours, c’est une escroquerie.
Surtout, l’ancien candidat à l’élection présidentielle utilise les hommages à Jean Jaurès pour émettre une nouvelle critique acerbe contre François Hollande, qu’il qualifiait déjà en 2012 de "capitaine de pédalo". "Jaurès est extrêmement clair sur sa doctrine révolutionnaire qu’est à l’époque le socialisme", commence-t-il dans une critique en creux, avant d’attaquer franco :
Jaurès, ce n’est pas Hollande, ce n’est pas le baratin fumeux pour dire des mots qui veulent dire le contraire de ceux qu’ils veulent dire. C’est le contraire de Hollande, c’est une intelligence engagée alors que François Hollande, c’est avant tout un planqué de l’esprit.
Reprenant le parallèle entre la "réforme" des retraites impulsée par Jaurès, portant l’âge de départ à la retraite à 65 ans, et celle menée par François Hollande et Jean-Marc Ayrault, Jean-Luc Mélenchon, pour qui Jaurès "n’est pas récupérable", estime que le chef de l’Etat "est le syndic de faillite, le liquidateur du jauressisme réel".