Gagner une élection dans une circonscription exige d’être élu. Gagner des élections nationales exige seulement de progresser par rapport à l’élection précédente. Le Front national ne peut donc que gagner les ex-cantonales rebaptisées départementales.
>> Il va gagner des voix puisqu’il présente beaucoup plus de candidats
En 2008, le FN a présenté 1035 candidats sur 2026 cantons renouvelables. Et obtenu 4,85% des voix au 1er tour.
En 2011, le FN a présenté 1441 candidats sur 2026 cantons renouvelables. Et obtenu 15,56% des voix au 1er tour.
En 2015, le FN présente 1912 binômes sur 2054 cantons.
Autrement dit, il est passé d’un taux de candidature de 51% en 2008 et 71% en 2011 à 93% en 2015.
>> Il va gagner des voix parce qu’il a le vent en poupe
10,44% à la présidentielle de 2007, 17,9% à celle de 2012 . 6,34% des voix aux élections européennes de 2009, 24,86 à celles de mai 2014 ! Si l’on s’en tient à ces deux références, celle de l’élection reine et celle des plus récentes, le potentiel de progression pour le FN se situe entre 8 et 18 points.
>> Marine Le Pen vient de fixer la barre du succès très bas
"Ce dimanche 22 mars, si nous arrivons à dépasser la barre des 20%, alors nous atteindrons un seuil fracassant, celui qui permettra la qualification de nombre de nos candidats au second tour", a-t-elle déclaré samedi 28 février à Paris. 20% : quasi-impossible de ne pas les atteindre. Si le FN progressait comme aux Européennes, et compte tenu du surcroît de candidats il obtiendrait plus de 35% des voix. S’il progressait comme à la présidentielle, plus de 25% des voix. Les intentions de vote le situent aujourd’hui à 33%.
Bref, Marine Le Pen s’est fixé un objectif qu’elle ne peut pas ne pas atteindre.