LA GUYANE, C'EST PAS LE BAGNE - La députée socialiste de Guyane a peu goûté les propos de Nicolas Dupont-Aignan sur sa région. Et elle le fait savoir par un communiqué ce 20 novembre, accusant le député de Debout la France de stigmatiser la Guyane comme "une colonie pénitentiaire".
Le matin même, sur Sud Radio, Nicolas Dupont-Aignan a en effet proposé d'éloigner géographiquement les djihadistes qui reviendraient en France et de "rouvrir Cayenne", connu pour son bagne fermé en 1938 :
Je propose une autre hypothèse, qui, je sais, va faire hurler, mais ça m'est égal : je considère que lorsqu'un Français se livre au djihad, et se livre à des actes monstrueux, il doit à son retour en France être assigné à résidence et éloigné. Je propose qu'on rétablisse à Cayenne un centre de détention qui permette d'isoler ces fous furieux.
Si le député a précisé qu'il ne préconisait pas le retour du bagne mais un centre de détention "avec des conditions humaines, sous le respect de la justice", la députée Chantal Berthelot a peu apprécié la publicité faite à sa région. On peut lire dans son communiqué :
Chantal Berthelot rappelle, qu’en aucun cas, la Guyane et sa population sont des apatrides ou des Français de seconde zone. La Guyane est une région en devenir, qui se construit par le biais d’efforts, qui héberge en son sein la plus grande biodiversité de notre pays et qui permet aux citoyens français d’avoir accès à la technologie. C’est grâce à ces technologies que Nicolas Dupont-Aignan aurait pu s’informer sur notre si belle région et son histoire.
Elle invite le député à "présenter ses plus plates excuses aux Guyanais pour ses propos insultants".
Le député de Guyane Gabriel Serville et le sénateur de Guyane Antoine Karam exigent eux-aussi, "au nom du peuple guyanais", des excuses de la part de Nicolas Dupont-Aignan. Dans un communiqué, ils écrivent :
Les Guyanaises et les Guyanais ne sauront se laisser humilier par de tels propos qui renvoient aux heures sombres de l'Histoire de France. Monsieur Dupont-Aignan nous montre une nouvelle fois sa vision passéiste et peu glorieuse de la France anti-républciaine.
[EDIT 18h26] Communiqué de Gabriel Serville et Antoine Karam