ET MOI, JE SENS LE PÂTÉ ? - N'allez pas croire que François Bayrou est jaloux. Mais tout de même, cet affichage de la belle entente entre François Hollande et Jean-Louis Borloo, ça le fait doucement rigoler.
Mardi 3 mars, le chef de l'État et l'ancien président de l'UDI ont à nouveau montré au monde à quel point ils s'aiment. Le premier s’est tout simplement invité de manière impromptue à la conférence de presse du second, dédiée au lancement officiel de sa fondation pour l’électrification de l’Afrique.
L'occasion pour François Hollande de saluer les talents politiques de l'ancien ministre, devant notamment Gérard Larcher, Claude Bartolone et Anne Hidalgo :
Larcher, Bartolone, Hidalgo... Du coup Hollande lance "seul JL Borloo pouvait réunir ces forces politiques... C'est l'esprit du Grenelle"
— Aurélie Herbemont (@aurelherbemont) 3 Mars 2015
Seulement voilà, François Bayrou, lui, y voit une cynique manœuvre de "récupération". Lors de l'émission Questions d'info sur LCP/Le Monde/AFP/France Info mercredi, le président du MoDem a donc ironisé sur les images de ce rapprochement. "Si vous me demandez si ça m'a fait sourire, oui, franchement oui", a-t-il d'abord confessé.
Puis, au journaliste qui lui demandait s'il y voyait "de la récupération", le cinquième homme de 2012 a très ironiquement répondu :
Oh non, comment vous pouvez avoir une idée comme ça ? Je vous trouve tellement audacieux, insolent ! Vous croyez qu'il y a la moindre trace de récupération dans ces affaires-là ? Très loin de moi cette pensée.
Et crac, voilà toute cette belle opération de communication mise à mal par la perspicacité de François Bayrou.
Mais au fait, on y pense : que devient la fameuse alliance de l'UDI et du MoDem, l'Alternative ?
[BONUS TRACK] UMP et PS sont "les meilleurs communicants" pour le FN
François Bayrou est centriste. Et, de sa position au centre du game, il observe avec beaucoup de distance la façon dont le PS et l'UMP tentent par tous les moyens de combattre le FN (et d'empêcher leurs électeurs de voter pour le parti de Marine Le Pen).
Il voit notamment un danger dans la place accordée au parti d'extrême droite dans les discours des deux principaux partis de gouvernement. Il explique :
Demandez-vous ce que Marine Le Pen voudrait qu'on fasse. Elle voudrait qu'on parle d'elle 24 heures sur 24, 365 jours sur 365 et qu'on la présente comme l'ennemi public n°1. Si elle est l'ennemi public n°1 du monde politique, elle recueillera les voix de tous ceux pour qui le monde politique actuel est l'ennemi public n°1. Et ceci est donc la meilleure politique de communication qu'on puisse faire au service de Marine Le Pen.
Relancé sur le fait de savoir si "UMP et PS sont les meilleurs communicants pour Marine Le Pen", François Bayrou répond : "Oui, bien sûr, c'est pour ça qu'elle les cultive".