François Hollande veut "un cadre juridique" international contre le négationnisme et "les thèses complotistes" sur internet

Publié à 11h10, le 27 janvier 2015 , Modifié à 11h38, le 27 janvier 2015

François Hollande veut "un cadre juridique" international contre le négationnisme et "les thèses complotistes" sur internet
François Hollande au Mémorial de la Shoah à Paris, mardi 27 janvier 2015 © Captures d'écran BFMTV

Les théories du complot sont dans le viseur de l'exécutif français. Après Najat Vallaud-Belkacem et Fleur Pellerin, c'est François Hollande lui-même qui a fait part de son intention de lutter contre la diffusion des "thèses complotistes" sur internet.

Présent mardi 27 janvier au Mémorial de la Shoah à Paris, à l'occasion du 70e anniversaire de la libération du camp d'extermination d'Auschwitz, le chef de l'État a ainsi annoncé le lancement d'un "plan global de lutte contre le racisme et l'antisémitisme", organisé autour de trois idées : la sécurité, l'éducation et la "régulation du numérique". Car selon le chef de l'État, il faut "prendre conscience que les thèses complotistes prennent leur diffusion par internet et les réseaux sociaux". Il a donc souhaité la création d'un "cadre juridique" au niveau européen et international pour lutter contre la diffusion de ces idées :

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Nous devons nous souvenir que c'est d'abord par verbe que s'est préparée l'extermination. Nous devons agir au niveau européen et même international pour qu'un cadre juridique puisse être défini et que les plateformes internet qui gèrent les réseaux sociaux soient mises devant leurs responsabilités, que des sanctions soient prononcées en cas de manquement.

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François Hollande a ajouté que les "grand opérateurs [internet] ne peuvent plus fermer les yeux" à ce sujet, sous peine de se voir "considérés comme complices" :

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L'Union des Étudiants Juifs de France (UEJF) lance aujourd'hui même un appel contre le négationnisme sur internet. Il s'adresse aux grands opérateurs, nous les connaissons. Ils ne peuvent plus fermer les yeux, ou alors ils seront considérés comme complices de ce qui se diffuse. La France soutiendra cet appel. Cet après-midi, je serai à Auschwitz et je demanderai aux représentants des gouvernements présents de s'y joindre également.

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Peu avant au cours de son discours, le président de la République avait estimé que si l'antisémitisme avait "changé de visage", il reposait toujours sur ses "racines millénaires" que sont "le complot, le soupçon, la falsification" :

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Pour combattre un ennemi, il faut d'abord le connaître et le nommer : l'antisémitisme. Il a changé de visage, mais il n'a pas perdu se racines millénaires. Certains de ses ressorts n'ont pas changé, hélas, depuis la nuit des temps. C'est toujours le complot, le soupçon, la falsification. Mais aujourd'hui, il se nourrit aussi de la haine d'Israël, il importe des conflits du Moyen-Orient, il établit de façon abjecte la culpabilité des Juifs dans le malheur des peuples. Il entretient les théories du complot qui se diffusent sans limites, les théories du complot qui ont dans le passé déjà conduit au pire.

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[Bonus Track]

Comme on peut le voir sur les images ci-après, François Hollande était très largement entouré pour ce discours. Sur sa droite, de nombreux membres du gouvernement : Manuel Valls, Bernard Cazeneuve, Christiane Taubira, Najat Vallaud-Belkacem, Fleur Pellerin, ou encore Harlem Désir. La maire de Paris Anne Hidalgo était également présente. 



Sur sa gauche, le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone (PS) mais aussi l'ancien Premier ministre François Fillon et le député et ex-ministre de la Jeunesse et des Sports Jean-François Lamour (UMP).



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